Archives pour août 2016

Du côté d’Orouët – Jacques Rozier – 1973

cotedorouet1Les arpenteuses du vide.

   10.0   Ce fut systématiquement le cas dans le cinéma de Rozier et Du côté d’Orouët, son deuxième long métrage, ne déroge pas à cette direction : Il s’agit d’une parenthèse. Pas au sens où l’on y verrait un désœuvrement comique ou enchanté mais une vraie parenthèse, pour le personnage, pour le spectateur. Une universalité qui tend à injecter son petit monde dans des entrailles insolentes, hors des chemins tracés, hors du temps, hors de tout repère.

     Dix ans après Adieu Philippine, véritable manifeste de la Nouvelle Vague, d’autant plus beau et important qu’il est souvent oublié dans les suffrages cinéphiles se fendant d’une liste exhaustive enveloppant le célèbre mouvement. C’est que Rozier tout comme Rohmer, chacun dans son espace de jeu, s’ils ont récupéré un peu de cette stature, sont restés en marge en délivrant un cinéma plus indolent et ludique, évasif et versatile.

     En 1973, Rozier déplace le curseur plus loin encore dans cet espace de futilité apparent qu’il se crée et qui pourrait grossièrement rappeler celui de La collectionneuse, de Rohmer à savoir que les vacances servent ici à en faire le moins possible. Parfois même moins que le moins possible. Joëlle, Karine et Caroline pourraient bien être le versant féminin et post-soixante-huitard des dandys rohmériens Adien et Daniel. Les trois jeunes femmes collectionnent à leur manière, l’éternelle répétition d’une même journée.

     L’école bucolico-buissonnière de René dans Rentrée des classes et la bulle d’insouciance passagère pré Départ en Algérie de Michel dans Adieu Philippine, cède le pas à un simple espace de vacances, de fin d’été ou de début d’automne, encadré par les chapitres quotidiens d’un journal intime, le tout encadré par deux journées de travail routinier, dans un bureau de surcroit.

     Le titre sonne déjà comme un aveu de plongée vers le plus grand inconnu puisqu’on sera finalement moins du côté d’Orouët qu’à la périphérie de Saint Gilles Croix de vie. Mais de la ville nous ne verrons rien. Du casino situé à Orouët non plus. Tout au plus nous sortirons de cette bâtisse pour y arpenter la plage, les dunes de sable, la mer ou ici une ferme, en pleine nuit. L’espace vacancier est réduit au strict minimum, d’autant que les touristes aoutiens ne sont déjà plus là. Le seul snack du film semble même faire partie de cette maison, au détour d’un plan curieux.

     Et de ce crédo entonné par Adrien et Daniel dans La collectionneuse consistant en la quête du néant absolu, les filles de chez Rozier vont le prendre au mot, trop même, puisque l’une d’entre elles plus loin, se plaindra que le frigo est toujours vide et s’extirpera du groupe, vers un autre dans un hors-champ inconnu. Chaque embryon d’intrigue est contaminé par des évolutions de scénario qui semblent avoir été improvisé. Témoin cette séquence de dégustation pâtissière perturbée par une tempête hors champ qui fait claquer les volets d’où émerge soudain un toc toc de plus en plus prononcé marquant l’arrivée de Gilbert, comme échappé des vents.

     Entre temps, le film est une succession de longues séquences enfonçant chaque fois plus le clou du film de vacances décharnées, vidé de cette substance mouvante et/ou défilé de cartes postales. Un petit déjeuner peut durer des plombes. Une sortie voile se diluer complètement. Les préparations culinaires se dissoudre dans le jeu ou le fiasco absolu – Hilarante séquence des anguilles, pathétique réunion autour d’un congre. Il y a des jours (annotation systématique que reprendra Rohmer dans les années 80) mais plus de durée. Plus vraiment de sommes de faits, mais un fait alpagué dans sa dimension la plus insolite.

     C’est un parfum de fin d’été qui domine, d’été déplacé, quasi automnal avec ce goût d’embruns salés et de fraicheurs à venir. Les plages sont désertes, les snacks aussi. La maison dévore le groupe, puis chacun, avorte les délires (Gilbert aka Bernard Menez débarquant pendant la pause gourmande des pâtisseries qu’il faut dévorer le plus vite possible, les filles perdant l’appétit devant la recette du congre aux pommes de terre qui se sera fait attendre) et le dérèglement qu’il aura produit (le petit chef Gilbert, devenu souffre-douleur de sa secrétaire et de ses amies) implose en douceur, en agacement, en larmes, en disparition. Comme si cette maison, tout le mois de septembre durant, avait été le théâtre de vacances trop allongées et d’un éphémère éternisé.

     Si Rentrée des classes se joue comme son titre l’indique un jour de septembre et Du côté d’Orouët durant les trente jours de ce même mois, ce sont des films hors saison, qui respirent l’été à plein nez, le retour à l’insouciance, à l’enfance et si cruel peut-il être parfois, il ne souffre pas du sursis tragique qui enveloppe tout Adieu Philippine. L’évaporation du rêve accompagnera chaque film de Rozier (On revoit Bernard Menez s’engouffrer dans de longues étendues de sable et d’eau à la fin de Maine Océan, pour rejoindre… une route) mais Du côté d’Orouët marque sans aucun doute le retour le plus doux puisque les personnages s’y racontent leurs vacances même si la mélancolie reste palpable dans le regard vide de Joëlle.

     Le plus beau plan du film est probablement celui dévoilant deux des trois filles, devant la baie vitrée de leur chambre, ouverte sur un océan d’huile à la fois calme et suffocant, d’où de parfaites ondulations se forment puis viennent s’écraser hors champ contre la corniche. Elles ne sont plus trois et c’est le décor qui vient les noyer. L’aventure, aussi peut aventurière fut-elle s’en va presque là-dessus. Paris revient. Et le film rejoue la scène initiale sur une promesse de vacance prochaine, différente (Evocation de la Sardaigne avec une collègue) pour entrevoir un autre paradis simple qui deviendra inéluctablement compliqué, imparfait, inabouti et inachevé. Quelque part, c’est l’annonce des Naufragés de l’île de la tortue que nous offre Rozier, avec tout l’attrait exotique impertinent qu’il se tâchera de dilapider.

Agatha et les lectures illimitées – Marguerite Duras – 1981

02.-agatha-et-les-lectures-illimitees-marguerite-duras-1981-900x638Valse des mots en morte saison.

   9.0   Ce sont les lignes d’une page d’un livre qui ouvrent le film. Pourtant, Agatha et les lectures illimitées ne fait pas partie de ces auto adaptations que Duras aura (eu) loisir d’offrir. Probablement lui fallait-il commencer par mettre à plat ce qu’elle allait poursuivre en relief : Infliger un dialogue quasi ininterrompu sur un décor. De façon à poursuivre ses expérimentations loin des schémas narratifs. Il s’agit d’une discussion, off, entre un homme et une femme, rarement guidée par des interruptions, mais empruntant les chemins du double monologue, aussi bref soit-il parfois, comme s’il s’agissait d’une relation épistolaire d’aujourd’hui, une chaine de texto infinie. En ce sens le film n’a pas de temps, il est d’hier et de demain, affranchi de sa temporalité puisque ce qu’il raconte tient de l’imaginaire ou de la mémoire et ce qu’il montre nous plonge dans un décor invariable ou s’il varie, c’est qu’il est entièrement remis aux lois météorologiques : la plage, les dunes, l’océan. Le récit est accompagné en permanence de ce bruit des vagues douces qui viennent constamment, comme une valse, s’abattre sur le sable ou les galets. Le dialogue parfois s’arrête. Le paysage s’offre alors sous les valses de Brahms, interludes musicaux qui ne sont pas de jolis gadgets mais rythment le récit comme ils semblent aussi rythmer le souvenir d’Agatha, qui évoque régulièrement ses cours de piano. Il est question d’un départ, d’une séparation à venir. L’amour interdit entre un homme et une femme, frère et sœur, qui se disent adieu dans un hall d’hôtel, en s’échangeant leurs souvenirs. L’image, elle, déploie une succession de plans fixes, de doux travellings sur un décor triste, mais jamais vide, puisque les mots le remplissent. J’ai beaucoup pensé à News from home, de Chantal Akerman. Bulle Ogier est là, fantôme d’Agatha mais c’est la voix de Duras et non la sienne qui se charge des mots. Un moment donné, les paysages sont remplacés soudainement et momentanément par des peintures, sur lesquelles sont dessinées des lignes. Duras nous offre ses planches de story-board. Tentatives parmi d’autres, gracieuses, dans un film où les mots parviennent à libérer et entretenir la forme. Mon Duras préféré, à ce jour.

Nathalie Granger – Marguerite Duras – 1973

01.-nathalie-granger-marguerite-duras-1973-900x506Quête du hors-champ.

   5.0   C’est ma première confrontation avec l’adaptation d’un scénario de Duras que j’ai lu (J’avais lu celui d’Hiroshima mon amour après avoir vu le film d’Alain Resnais). Que j’aime, forcément puisque j’aime tout ce que j’ai lu de Duras. Je me rends compte que je préfère nettement lire Duras que le voir, puisque ses élans, hachés, sont moins homogènes, plus dénaturés à l’image, probablement parce que dans un livre (Quand bien même celui-ci soit un scénario) on peut choisir son propre rythme de lecture tandis que le film nous l’impose.

     Et Nathalie Granger, le film, me pose problème. Je lui trouve un curieux systématisme littéraire dans ses surgissements et ses silences. Sans pour autant qu’on y perçoive un scénario filmé, simplement, si j’aime son ambiance et son noir et blanc, j’accepte moins les dictions de ses acteurs parce que ce sont des acteurs (Jeanne Moreau, Gérard Depardieu) qui ne participent plus à cette tension anonyme qui faisait le sel de ce récit à double entrée, sur la violence hors champ, de la ville qu’on entend à la radio, d’une enfant dont on parle ; L’intérieur et l’extérieur.

     Mais bon, c’est ma première incursion Durasienne avec des personnages visibles, incarnés (pas vraiment, en l’occurrence) bref c’était très déroutant. Exemple : J’aime beaucoup, dans le scénario, la place du représentant de commerce, l’espace qu’il vient remplir, le décalage qu’il vient créer et sa propre déroute qu’il suscite. Là je n’y crois pas. Et puis je m’y suis ennuyé. Alors que j’étais à priori parfaitement disposé puisque plongé dans la lecture de son deuxième livre, La vie tranquille. Ce qui me plait le plus ce sont ces plans secs en creux, sur les objets de la maison, les tâches qu’elle recèle, l’entrelacement des pièces. Le film dans son ensemble est beau, singulier, oui, mais ça manque de chair et de sang, et d’évocation comme ça peut être le cas dans le double court dédié à Aurelia Steiner. Son cinéma se cherche encore.

Orange is the new black – Saison 4 – Netflix – 2016

13680805_10153844821162106_622210659073692797_nLa loi du plus fort.

   6.5   Globalement (TRES) déçu par la première moitié de saison, qui comme je l’avais pressenti ne sait pas quoi faire de cette fin de saison 3 complètement abracadabrante. Et surtout par une poignée de flashbacks inutiles (Maria, Maritza, Healy…) et des situations passionnantes trop peu ou mal exploitées (Je pense surtout à tout ce qui tourne autour de l’institution pénitentiaire : Caputo, les nouveaux gardiens, les responsables de MCC) ; Je reconnais avoir été plus séduit par les suivants et notamment les trois derniers qui sont parmi les meilleurs épisodes que la série aura offert. Le dernier surtout, la série n’avait jamais fait cela, en tant qu’épisode centric je veux dire (Le cliffhanger au sein de la prison est aussi grandiloquent que sans intérêt, en revanche) c’est un des mieux foutus à ce niveau. D’ailleurs je trouve les quatre derniers bien gérés dans leurs focalisations sur un personnage. Le 10 il y a un beau changement car pas de flashback mais on suit JeSaisPlusSonNom (Et tant mieux, pas de spoiler) le jour de sa sortie de prison, on croirait presque un épisode Lostien avec flash sideway. Le suivant sur Suzanne est classique mais beau. Mais faut les mériter. Et oublier les affreux épisodes Piper et les nazis, bien lourdingues. C’est quoiqu’il en soit une saison très sombre, qui aura fait naître deux monstres : Une guerre raciale imparable et un groupe de matons infects (Enfin, surtout un capitaine particulièrement infâme). Et au sein de cette noirceur (Dernier épisode d’une tristesse absolue) la série aura retrouvé ces moments à deux avec Piper & Vause (Même si soyons honnêtes, ces deux-là ne servent plus vraiment à grand-chose), Poussey & Soso, Suzanne & Maureen. Du coup j’en viens à réhabiliter ce que j’ai vu avant et à me demander si ce n’est pas la saison la plus « intéressante » depuis la une. Bizarre.

Orfeu negro – Marcel Camus – 1959

13709850_10153821981792106_5289757391989921076_nHouse of the rising sun.

   5.5   C’est un film plutôt attachant mais un peu lisse et surfait. On est ni vraiment dans une relecture mythologique personnelle (Un type comme Pasolini aurait fait tout autre chose, je serais curieux de savoir ce qu’il pense d’Orfeu negro d’ailleurs) ni vraiment dans une quête naturaliste qui consisterait à faire un état des lieux du Brésil des années 50. On dirait plus que c’est le Brésil vu par un français qui n’est jamais allé au Brésil. C’est le côté factice qui ressort de tout ça, ce schématisme stéréotypé avec ce Brésil de Carte postale qui danse, fait du bruit et où leur grand cœur ne se mesure qu’au nombre de sourires. Reste que le film parvient à s’ouvrir sur des séquences intéressantes parfois mêmes hypnotiques tant elles sont longues, à l’image du carnaval ou de la cérémonie funèbre. Après si l’on est un minimum familier du mythe d’Orphée et d’Eurydice, on voit tout venir et il faut reconnaitre que les interactions fonctionnent majoritairement là-dessus, c’est sans surprise même si la dimension poétique et tendre, via notamment la bande-son composée par Bonfa et Jobim, permet au film de s’envoler un peu. Bref, palme d’or exotique, ça devait en jeter à l’époque mais le voir coiffer Les quatre-cents coups et Hiroshima mon amour aux récompenses fiche un peu le cafard, cela va de soi.

The Equalizer – Antoine Fuqua – 2014

13710520_10153833884797106_7962388275441269303_o-900x600« Et vos envies prennent vie »

   2.0   Si l’on excepte Training Day (Et la présence d’Ethan Hawke y joue beaucoup) je ne vois pas ce qu’on peut retenir de Fuqua. Tout est laid, grossier, sans intérêt. Et tout en étant persuadé d’être au-dessus du lot. Insupportable. The Equalizer (Sensiblement le même genre de produit que John Wick, sur le papier) pouvait changer la donne, faire une bombe d’action sans compromis, taper dans l’abstrait sur-esthétisant et décomplexé façon Johnnie To. Mais rien à sauver là-dedans. Autant dans sa calamiteuse exposition suivant son héros mystérieux réglé comme du papier à musique (Un ancien de la CIA qui chronomètre tous ses faits et gestes) donner des cours d’amaigrissement (LOL, même si faut bien reconnaître que seul Denzel Washington peut jouer ça et y croire) que dans sa phase nettoyage (mécanique) jusque dans sa presque séquence finale (interminable) où il liquide toute une armée russe avant d’atteindre le grand benêt en plein Leroy Merlin, dans le noir puis sous la flotte, à base de perceuse et pistolet à clous, tout cela sans la moindre texture pop, avec le plus sérieux des enrobages comme si le film était persuadé de faire la nique aux Taken et consorts. John Wick était invraisemblable et jubilatoire. The Equalizer est invraisemblable mais n’accepte pas de l’être. Denzel prend plaisir à semer la zizanie avec des armes inhabituelles, une vraie panoplie de tueur couteau-suisse : Tire-bouchon, sécateur, peau d’échappement, barbelés. Si au moins ils avaient eu le culot de mettre sur l’affiche du film Denzel avec une tondeuse à gazon, mais non, même pas. Bon et je ne vais m’attarder sur la mise en scène ni sur ce montage hideux et ces transitions dégueu façon Les Experts. A la fin on entend une reprise de Joy Division avec scène de plage à l’appui, on croirait la version suédé d’un film de Michael Mann (Note : Je me demande si on ne copie pas plus Mann que Malick, en définitive). Puis on voit Denzel dans un café offrant ses services par Internet avec un travelling arrière dévoilant un plan copiant un tableau de Hopper. Navrant. Mais le morceau signé Eminem/Sia lors du générique final envoie du pâté, j’avoue. 

Goal of the dead – Benjamin Rocher & Thierry Poiraud – 2014

21.-goal-of-the-dead-benjamin-rocher-et-thierry-poiraud-2014-900x600Halles gore.

   3.0   C’est le nom d’un centre commercial dans le film, c’est dire le niveau. Il n’y aura rien de Dawn of the dead, pourtant. Encore heureux. Déjà que les ricains ont Romero et nous Goal of the dead, avec Bruno Salomone, manquerait plus qu’on les copie.

     L’avant « match de foot » est correct. Entre la chronique, la comédie et le gore en marche. En gros c’est l’histoire d’une confrontation de coupe de France, entre un petit et un gros, comme dans Coup de tête. Au sein de l’équipe qui se déplace (Le gros, l’Olympique de Paris, ils n’avaient sans doute pas le droit de dire PSG) il y a un joueur qui va retrouver son club de formation, dont il a fait la « gloire ». Club qui ne l’a pas oublié mais pas vraiment comme il l’imaginait – Lynchage en règle dès la sortie du bus, sifflets sur le terrain, menaces du capitaine adverse ; Ils n’ont toujours pas digéré son départ. A côté il y a une bande d’Ultras du pays, enfin ils sont quatre, un peu comme dans Didier, ils carburent au Coca-Cola et roulent en 104. Et en filigrane, un dopage maison a mal tourné et le leader de l’équipe locale (de Capelongue) développe des symptômes proche de la rage, version zombie, qu’il ne va pas tarder à propager.

     Déjà, certains partis pris de montage font pitié. Mais ça passe. Puis il y a le match. Rarement vu le football filmé avec aussi peu de décence, à faire passer Joue-là comme Beckham pour un must du genre. Vraiment. L’invasion finale (de la première partie, la première mi-temps comme ils disent, car le film est construit comme un projet Grindhouse) qu’on attend est affreusement bâclée, on ne comprend rien, syndrome épilepsie de façon à combler le manque de moyens. Et là attention, le pire est à venir : Un générique de 12 minutes, en attendant la suite. Véridique. Jamais vu ça. Il est entrecoupé de plans du film qu’on vient de voir, dans une version accélérée. Ridicule. Et sinon, la photo est grisâtre sans doute pour accentuer le côté tristement nordiste du bled représenté. Et la musique de Jan Dark (Ce nom déjà) une sainte horreur.

     On espère un sursaut dans la seconde partie. On prend, on n’est pas difficile. Après tout, il ne reste plus que le survival. Le champ est donc libre. Et bizarrement le film reste sage, alors qu’on attendait un mélange de Shawn of the dead et de Hot Fuzz. Mais c’est mieux. C’est plus cool, plus décomplexé. Il y a une référence revendiquée au Assaut de Carpenter. Et dans le générique final, Alban Lenoir (qui était déjà excellent dans Un français, de Diastème) crève l’écran dans une sorte de one man show un peu particulier, post apocalypse en gros. Bref, c’est nul mais je m’attendais presque à pire.

Four rooms – Allison Anders, Alexandre Rockwell, Robert Rodriguez & Quentin Tarantino – 1995

13754175_10153821981947106_5936023568360756056_n-900x596Inglorious filmmakers.

   2.5   Le néant. Jusqu’au quatrième et dernier chapitre, quatrième chambre, « The man from Hollywood », intégralement réalisé par Quentin Tarantino, qui sans surprises est au-dessus d’une médiocre mêlée. Après faut reconnaître qu’entre Pulp Fiction et Jackie Brown cet essai court (20 minutes) est relativement anecdotique. Mais sa façon de jouer avec le cinéma ici le pitch d’un court-métrage d’Hitchcock (De sa série Hitchcock presents) offre un truc assez jubilatoire malgré la lourdeur théâtrale de l’ensemble. Mais auparavant, donc, il faut se farcir trois autres chapitres. Les deux premiers sont réalisés par des potes de Tarantino et Rodriguez, inconnus au bataillon et heureusement ils le sont restés. Un truc de sorcière ridicule et un quiproquo adultère sans queue ni tête. Le troisième, hystérique et dégueulasse, forcément signé Rodriguez, est pire sans l’être, disons qu’il condense tout le mauvais goût qu’est et sera son cinéma mais sur une version courte ce qui ne le rend pas irregardable. Voilà bien longtemps que je voulais voir ce machin et bien je ne vais pas en mettre autant pour l’oublier.

La maison de la radio – Nicolas Philibert – 2013

20.-la-maison-de-la-radio-nicolas-philibert-2013-900x505La ronde.

   4.5   Philibert nous fait cette fois voyager dans la maison ronde au moyen d’un bric-à-brac d’images sans aucune concision dans ses enchainements. A trop vouloir en montrer, le film est foutraque et ne raconte rien. N’est pas Wiseman qui veut. Les moments que je préfère sont d’ailleurs ceux que je n’attends pas à l’image de cet instant où tous les enregistrements radios sont suspendus à cause d’un bruit de travaux en fond. Le passage Pierre Bastien est chouette aussi. Mais globalement ça manque de lieux, de rencontres qui durent, de prises de risque, c’est plus un défilé de visages anonymes (ou non, mais la finalité est identique) qu’autre chose. Et sinon, un moment donné (vers la fin) on y entend Neige au soleil, de Bertrand Belin et ça fait du bien.


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