L’étranger.
5.5 Petit village d’agriculteurs dans le Sud-Ouest de la France, Puch d’Agenais (Jamais nommé) doit survivre à un mois de juillet caniculaire. Les récoltes sont menacées par une pénurie d’eau, déclencheur des maux à venir en rafale. Un vieux désaccord municipal (Certains souhaitent débourser pour la communauté des fonds pour une pompe de secours tandis qu’un autre, contre l’idée, se plait à rappeler qu’on ne l’avait pas aidé pour son forage personnel) refait surface ; Un couple avec enfant, venant d’emménager, peine à s’en sortir financièrement, lui ne parvenant pas à trouver sa clientèle en menuiserie, elle lui reprochant de ne pas suffisamment se bouger ; Les enfants du village, en vacances, glandent, flirtent, font des conneries. Une agressivité sinon abstraite, qui se nourrit de la précédente grimpe crescendo. Un engrenage plein de sueur qui s’abat bientôt sur une famille de ferrailleurs dont le fils, attardé, est vite désigné comme le fauteur de trouble moteur. Ça ne tient plus à grand-chose. Le maire lui-même (Que Darroussin incarne évidemment à la perfection) ne semble plus servir de rempart contre quoi que ce soit, alors qu’il semble avoir été au détour d’un dialogue ici ou d’un regard là celui qu’on a jadis écouté et suivi coute que coute. Bref ça va exploser. D’abord au moyen de menus dérapages, de diverses engueulades puis au détour d’un viol mal interprété sinon qu’il fait la part belle au bouc-émissaire. Et quand le drame est arrivé, le film s’embourbe alors dans un whodunit un peu banal, enquête de police mécanique à l’appui qui ne dépasse pas la simple résolution de fait divers. Dommage car il y a une ambiance très forte tout au long du film, quelque part entre le Boisset de Dupont Lajoie et le Chabrol de Le boucher, où un village aux apparences solidaires s’est en réalité mué en colère souterraine masquée uniquement par l’hypocrisie. La séquence pivot s’effectue d’ailleurs sous une pluie torrentielle. C’est la grande idée du film. Les maux sont lavés. Le village peut retourner dans son repli confortable et attendre qu’un autre grain de sable vienne tout mettre en branle.