Sad Sweet Dreamers.
6.0 Ron Howard a touché à pas mal de genres, capable de pondre Un homme d’exception ou Willow, Apollo 13 ou Le grinch. Bref un cinéaste difficile à identifier. Le genre de type dont tu cherches inlassablement la filmo sur Wikipedia quand on te demande ce qu’il a fait. Et inversement : Ah oui c’était pas mal Les disparues, c’est de qui déjà ? Bref, un anonyme, comme le cinéma en compte finalement peu d’aussi intéressant dans leur médiocrité d’ensemble. Et ce n’est pas Rush qui va prouver le contraire, super film (du dimanche soir) de formule 1 sans vraiment l’être, sur la rivalité passionnante (l’un n’aurait pu courir sans la présence/pression de l’autre et vice-versa) et éphémère (Une seule saison, aux rebondissements improbables, bref rien à voir avec le SennaVsProst quinze ans plus tard) de Nicki Lauda (Que chacun connaît minimum de nom) et James Hunt (Que tout le monde a oublié), leur folie contraire (L’ultra précision allemande face au chien fou américain) et leur proximité avec la mort. Il y a du Backdraft (Autre super film (du dimanche soir) signé Ron Howard) là-dedans, le feu y faisant d’ailleurs une apparition brutale, marque un visage (Lauda est aussi resté dans les mémoires pour son visage brulé) transforme un championnat et stoppe la compétition entre un pilote qui voulait tout gagner (Pour montrer qu’il était capable d’échapper aux griffes de son mafieux de père) et un autre qui voulait gagner (Et perpétrer les one shot de sa vie). Ce n’est évidemment pas d’une grande finesse mise en scénique, jusque dans sa description épileptique des courses (Façon Jours de tonnerre, de Tony Scott (Autre super film du dimanche soir, décidemment) dont il reprend d’ailleurs en clin d’œil l’utilisation de Gimme Some Lovin de Spencer Davies Group) mais à titre personnel ça m’a scotché à mon canapé deux heures durant.