Money or love.
6.0 A vrai dire, je ne m’attendais pas trop à ça. Je craignais une compil de Bande de filles trash qui aurait fusionné avec un Tout ce qui brille auteuriste. Il y a de cela au début, un esprit chronique de banlieue camp de Rom + HLM et la plongée hystérique dans un univers tendre et violent, donc drôle, mais éprouvant. Pourtant le film a plus d’un tour dans son sac. Il fonce, n’a que faire de se regarder le nombril (Coucou Céline Sciamma) et se fiche de la star se la jouant banlieusarde (Coucou Nakache & Mimran). C’est La haine qui rencontre Scarface et Donoma. C’est Dounia qui rêve de traverser Phuket en Ferrari, s’engage dans le trafic de drogue mais parfois s’en va épier une répétition de danse dans les cintres d’une salle secrète. Il y a des tentatives toutes les trente secondes, des bifurcations d’une séquence à l’autre. Je ne pensais pas que le film irait si loin, qu’il investirait à ce point le film de gangsters. Je craignais le film poncifs qui débarquerait comme le parangon du cinéma banlieue 2016 qui voudrait montrer la voie. En un sens, oui, il montre la voie mais uniquement dans le vent de liberté qu’il fait souffler. Car le film n’est pas si aimable de prime abord, il est sale, charcuté de partout, surréaliste et multi-genres. Franchement je me faisais un plaisir à vouloir le détester mais j’en suis sorti exalté. J’aime sa rage de survie et son romantisme lunaire (Super idée du danseur étoile sujet au vertige), ses partis pris de scénario comme de mise en scène. Bonne surprise.
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