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Archives pour 24 septembre, 2016

Jeux d’été (Sommarlek) – Ingmar Bergman – 1951

14231166_10153945473867106_8791691189741712687_oUn amour de jeunesse.

   8.5   Comme son titre l’indique, le récit se déroule en été. Ce qu’il n’indique pas c’est que le présent du film, lui, se situe en automne, puisque l’été en question n’existe plus que dans le souvenir (vieux de treize ans) d’une ballerine au travers d’un gigantesque flashback (Procédé cher au cinéaste suédois) dans lequel Marie s’abandonne pour contrer la morosité qui l’habite (et semble l’habiter depuis longtemps) un jour de répétition de ballet alors qu’elle effectue ses dernières retouches maquillage. C’est alors qu’elle reçoit un paquet, contenant un livre qui n’est autre que le journal intime de Henrik, son amour de jeunesse. Il oriente les réminiscences et ouvre une première transition avant qu’un lieu (Une petite maison familiale au bord de la mer) ne prenne le relais, quand la pièce ajournée pour problème technique, Marie s’y rend, foule à nouveau l’endroit de sa jeunesse estivale, dorénavant secoué par le vent puis se souvient. Sommarlek raconte alors les premiers émois de cette idylle entre la jeune danseuse et l’étudiant aussi adorable que mystérieux – rencontré sur l’île d’Orno, au large de Stockholm – à la mélancolie latente puisqu’il est hanté par la mort de sa mère. Si l’automne et les coulisses de la salle de théâtre marquent durablement le présent, ce passé si proche et lointain respire l’été et les grands espaces, l’eau et les rochers, les promenades et les caresses, la nature et les horizons infinis. L’idylle s’élève contre tout, un oncle un peu beauf ici, une mère disparue là. Bergman disait qu’il avait fait Le septième sceau avec son cerveau et Jeux d’été avec son cœur ; Il résume alors ce qui me touche infiniment dans sa période de cinéma « romantique » couvrant les années 50, en gros : la pureté, le tâtonnement, la jouvence, cette impression que le film se dessine au présent au gré des émotions les plus élémentaires. On ne peut qu’admirer ses grands films sophistiqués comme Persona, mais Jeux d’été a comme Monika, cette fragilité (qu’on ne retrouve plus dès lors qu’il se fait sage et grave) et cette légèreté magnifique malgré la cruauté qui en émane. L’épilogue est puissant, puisqu’il retourne le drame aussi sèchement qu’il était apparu en réminiscence. Marie se démaquille, accepte son présent et son histoire d’amour à venir, raye son passé (En offrant le livre à son homme d’aujourd’hui) et retourne danser. Elle choisit la vie tandis qu’elle avait depuis treize années hésité avec la mort.


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silencio


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