La règle de trois.
6.0 Ou le manifeste Golshifteh Farahani, beauté absolue, imaginaire, saisie dans les gestes les plus quotidiens, sous la douche, aux toilettes, se brossant les dents, prenant le train, vendant des sandwichs. Elle est partout et elle est magnifique. Louis Garrel doit en être éperdument amoureux pour la filmer ainsi ; Muse qui rappelle un peu celles du cinéma de son père, qui incarnaient souvent sa Nico. Il y a quelque chose de tragique dans ce rôle de fille qui doit pointer chaque soir en taule, quelque chose que Garrel père saisissait à merveille. Mais c’est davantage au cinéma de Honoré (Rien d’étonnant à le voir cosigner le scénario) auquel on pense ici. La mayonnaise peine à prendre au début mais dès que c’est le cas, on s’y sent bien dans ce film, spontané, tendre, hédoniste, à la fois drôle et grave, que l’actrice (Je me répète hein, mais elle est sublimissime) tient sur ses frêles épaules, bien accompagnée par les trublions Macaigne et Garrel, qui semblent réchappé d’une bromance forcée. Si le film n’est pas toujours très subtil à l’image du tournage (Macaigne joue un figurant de cinéma) soixante-huitard, il s’y déploie brillamment, à chaque fois et dans cette séquence comprise. Bref c’est nettement mieux que Petit tailleur, l’un des trois courts de Garrel qui précédaient ce long métrage, qui trouve avec Les deux amis une singularité attachante.