Le bateau.
6.0 Comme à son habitude, la méthode Greengrass fonctionne à bloc dès qu’il s’agit d’installer une tension, de la faire grimper progressivement puis d’exploser le cardio dans les rushs les plus mouvementés. Greenzone et avant cela le troisième volet de la saga Bourne avaient montrer les limites d’un dispositif ultra prévisible et roublard. Capitaine Philips a la bonne idée de se Zéméckiser dans un premier temps, suivant Tom Hanks dans son quotidien de capitaine de cargo pour qui ça ne va pas être le jour, en gros. Bientôt attaqué par des pirates, il se doit de prendre les bonnes solutions, hâtives évidemment, pour limiter les dommages et gagner du temps. Toute la première partie de quotidien sur lequel gronde sournoisement une menace est une merveille de construction neutre, côté cargo comme pirates, puisque le film nous offre aussi le contre-champ. C’est calme (pour du Greengrass) et précis, on comprend parfaitement les motivations de part et d’autre. Dès l’instant que les pirates somaliens sont dans le sillage du cargo américain, le film ne se relâchera jamais, pour le meilleur lors de la prise d’otages / confrontation Philips/Muse culminant là dans cette séquence de salle des machines, pour le moins bon « éthiquement parlant » dès qu’on entre dans la pure complicité avec la marine US. Certes c’est fait de main de maître et ce jusqu’au bout (Le sauvetage nocturne, d’une précision hallucinante, tensiomètre explosé) mais on ne pourra s’empêcher d’y voir Greengrass aussi fier des forces armées que de son savoir-faire mise en scénique à grands renforts de caméra qui tremble. Reste que le film est purement maritime, au sens où tout se déroule là dans les eaux, d’un navire à l’autre, immense cargo ou coque de noix, lui permettant ainsi de ne jamais perdre son horizon, mécanique mais ô combien efficace.