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Archives pour 18 octobre, 2016

Effets secondaires (Side Effects) – Steven Soderbergh – 2013

29A double tranchant.

   6.0   C’est la construction qui se révèle étonnante dans Effets secondaires puisque si l’on croit d’abord tenir un banal pamphlet contre l’industrie pharmaceutique, le film bascule ensuite dans le thriller glacial qui rappelle certaines réussites du genre dans les années 90. A l’époque c’était Rebecca de Mornay qui jouait ce type de rôle, là c’est Rooney Mara. Et elle est excellente, comme d’habitude. L’ouverture rappelle Psychose : La ville, un immeuble, une fenêtre, on y entre lentement, sauf qu’il ne s’agit pas du début de l’histoire mais de la séquence pivot (Une maquette de voilier sur un fauteuil, des traces de sang sur le sol) que l’on retrouvera vers la moitié du film. Et le film, sans briller, s’avère assez passionnant. Notamment dans sa faculté à brouiller les pistes, à changer constamment de cap comme Jude Law, le psychiatre, tâtonne dans son enquête. Si la deuxième partie du film est plus mécanique dans son enfilade de rebondissements visant à éclaircir puis obscurcir le récit, le fait est qu’elle répond avec brio au savoureux mystère qui régnait durant la première. Bonne surprise. 

Le trésor de la Sierra Madre (The Treasure of the Sierra Madre) – John Huston – 1949

32La ruée vers l’or.

   5.5   On a beaucoup dit de Sorcerer qu’il était le remake américain du film de Clouzot, Le salaire de la peur. Oui, mais pas que. Et si sa vraie matrice se trouvait dans la dynamique Hustonienne, dans le désert crasseux et cruel qui parcourt Le Trésor de la Sierra Madre ? Là où les éléments semblent se déchainer plus que d’ordinaire. Là où les visages sont durcit par l’avidité. Là où la quête est aussi absurde au début que ne l’est son fiasco final. Si chez Friedkin, c’est uniquement après la réussite exténuante et in-extrémis de l’affaire que des tueurs viennent tout anéantir dans un hors-champ mémorable, chez Huston c’est une bourrasque de sable qui s’empare de l’or aussi abruptement que le filon avait été débusqué. C’est donc un film d’aventures dans la tradition du genre, avec des rencontres, des affrontements et de l’or, un film fantasme qui une fois de plus avec Huston, me laisse au mieux sur ma faim, au pire sur la touche. C’est à ce jour ce que j’ai vu de mieux de sa part mais ça n’atteint jamais le fantasme que je m’en faisais – Ou alors au tout début dans les prémisses du voyage et à la toute fin, magistralement ironique. Ça manque de chair et de rythme, de climax et de sidération. L’impression continue que Huston en fait trop ou pas assez ; Qu’il voudrait faire un film de personnages mais échoue à n’en produire que des caricatures. Qu’il voudrait jouer avec l’immensité du désert mais ne se plait vraiment que dans ces risibles échanges de gunshots. Et si l’on apprécie les marques que le temps vient infliger sur le visage de Bogart, la mise en scène ne crée jamais cette envoutement et cette aliénation que l’on retrouvera chez Friedkin. Déception relative donc, mais déception quand même.


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