The Day Will Come When You Won’t Be.
8.0 Pas l’habitude d’écrire sur un épisode de série et encore moins sur une ouverture de saison mais la hype autour de la reprise de The Walking Dead est telle que je me prends au jeu d’autant qu’il m’est rare de voir une diffusion série pile en même temps que tout le monde.
La saison précédente avait marqué le point de départ d’une transition intéressante, qui reprenait la trame des livres tout en préservant la respiration propre à la série depuis son lancement. Un carrefour post terminus qui supplantait l’errance post prison, où l’on rencontrait d’abord Alexandria, puis La Colline et la menace Sauveurs. L’ouverture sur autre chose dont on est familier si on lit les comics avec l’apparition de nouveaux personnages, en chef de file : Jesus, Negan, Ezeckiel. Si ce dernier devrait vraisemblablement entrer dans la danse bientôt c’est sur le cas Negan que se fermait la saison 6 et donc sur l’instant crucial du Tome 17 : les dégâts laissées par Lucille, cette batte cerclée de barbelés.
Si le cliffhanger semblait bidon pour certains moi je le trouvais très beau. Moins pour son climax en suspens que pour marquer une rupture, une vraie, violente, hors champ car subjective (On était dans l’œil de celui qui encaissait le coup de batte), inachevée. TWD entrait dans l’ère Negan. Celle du Gouverneur avait fait couler du sang mais celle-ci s’annonce plus trash encore, plus maîtrisée et barbare, aussi. Le fait de couper la saison sur un massacre à venir permettait à la série de ne pas tomber dans une violence perverse qui aurait donner à cette fin de saison un arrière goût de gratuité disproportionnée.
Ouvrir une nouvelle saison dessus permet plusieurs choses : L’entrée dans l’ère Negan, donc et de la manière la plus excessive qui soit (Deux exécutions au lieu d’une, même si c’était attendu puisque l’un d’eux étant déjà out dans les bouquins à cet instant-là) et une construction narrative étonnante, aussi puissante qu’émouvante. Surtout, elle permet de nous engager sur le terrain du combat. Car de ce renoncement forcé (Rick dompté comme jamais) va forcément naître une résurrection. En fait, je n’ai aucun reproche à faire à ce season première comme j’avais pu en faire à celui de la Saison 5. Le terminus, les baignoires, l’explosion. C’était un peu nase, en y réfléchissant deux secondes. Là je trouve qu’il n’y a aucun gras, autant dans l’ouverture post massacre (dévoilant notamment de longs gros plans sur le visage de Rick, joue droite ensanglantée) que dans la petite promenade qui s’ensuit, véritable purgatoire en camping-car qui permet le flash-back insoutenable qui en découle et le retour au présent qui s’impose. Tout y est à sa place. Il fallait cet épisode pour relancer la machine. Il fallait cet épisode pour ouvrir une nouvelle ère. Peut-être que le reste de la saison en pâtira, qu’importe. Le 6.16 avait annoncé des promesses que le 7.01 a tenues.
Bref. N’en déplaise à ses tenaces détracteurs, puristes, relous, pisse-froid le 7.01 de The Walking Dead est une merveille sous tension, un virage imposant (formel et violent) et la concrétisation que la série se porte très bien depuis deux saisons et demi, depuis qu’on a quitté la prison, en gros. Une claque dans la gueule cohérente avec ce qu’elle souhaite raconter : un voyage au bout de la nuit éternelle dans laquelle Negan s’impose en faucheuse sadique et cruelle. 45 minutes éprouvantes qui n’ont rien à envier à The descent, Creep, Haute tension, Éden Lake, Martyrs, Hell. Bref, ce qui s’est fait de mieux dans le genre (horrifique) au cinéma ces quinze dernières années. Ça m’était déjà arrivé de vouloir revoir un épisode « baffe » de TWD (le 3.04 ou le 4.14 ou le 6.04 de mémoire) mais jamais je n’avais autant eu envie de le revoir que de ne surtout pas le revoir. Negan est arrivé. Son univers avec. Au moins aussi fort que dans les livres.