Tant va la cruche à l’eau…
4.0 Je comprends ce que ça peut avoir d’émouvant mais ça ne me touche pas contrairement à Irène qui dans un canevas filmique similaire m’avait autrement plus stimulé et ému. Et ça ne tient pas à grand-chose dans la mesure où le processus de réactivation est le même, disons simplement que le côté petite fabrique en arabesque disposée pèle-mêle manque de souffle homogène, qu’on a bien du mal à se frayer notre propre chemin entre ces évocations bibliques (Job, Calypso, Ulysse…) et ces nombreuses petites figurines (robot en métal, canard en plastique, allumettes en croix, chouette sculptée…) qui peuplent chaque plan en lieu et place des humains – Ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque Cavalier, parfois, s’en va saisir des visages, souvent juvéniles, créant une passerelle narrative enchanteresse. L’idée du bébé paon qui naît puis meurt, auquel on fabrique un tombeau à base silex et clous rouillés est très belle puisqu’on y perçoit une certaine douleur de l’existence, à la fois éphémère et apaisante, ce que le film essaie de traduire un peu trop d’ailleurs, dans sa veine expérimentalo-ringarde fragmentée et (sa) petite voix off soporifique. Il manque de vraies saillies et giclées comme on pouvait jadis en trouver dans Le plein de super ou Thérèse, que je n’aime déjà pourtant pas beaucoup. Mais surtout, on a l’impression que Cavalier a dorénavant moins à filmer qu’à raconter.