It’s a wonderful life.
6.5 Dans la foulée du très beau Tel père, tel fils Kore-Eda adapte Kamakura diary, manga de Yoshida dans lequel trois sœurs, en allant à l’enterrement de leur père qui les avait abandonné quinze ans plus tôt, font la connaissance de Suzu, le fruit de sa deuxième vie, faisant d’elle leur demi-sœur. Elles l’invitent à les rejoindre dans leur grande maison à Kamakura où elle s’adaptera bientôt à leurs petites habitudes. Kore-Eda excelle dans cet art de la cohabitation triviale, quotidienne, filmant surtout les repas et préparations de ces repas, promenades à la plage ou au cimetière, discussions timides où éclos parfois un souvenir fort, une douleur. Le film est sans doute trop monocorde pour vraiment émouvoir mais il contient de voluptueux instants de grâce flottante, incarnés par quatre actrices magnifiques, qui sont comme des enfants orphelins dans cette vaste maison cernée de verdure, rappelant forcément beaucoup Nobody Knows. Une jolie petite musique, non sans une certaine amertume, aussi lumineuse qu’est son délitement à mesure que le film s’installe, avec une élégance de jeu, de ton et de composition des couleurs absolument charmante.