À la dérive.
5.0 Après une première saison qui ne m’aura pas marqué par son originalité, mon sentiment est globalement enthousiaste puisque je suis arrivé à bout de ces quinze nouveaux épisodes sans trop souffrir ni m’ennuyer. Passer de six à quinze épisodes c’est toujours un peu dangereux. Beaucoup sont ceux qui avaient à l’époque craché sur The Walking Dead là-dessus ; je devais être l’un des seuls à trouver la deuxième saison meilleure que l’inégale première, l’impression qu’elle avait trouvé son rythme loin de son prologue clinquant un peu trop calqué sur les livres et le film de Danny Boyle.
Ce n’est pas le cas ici, chaque épisode voulant redéfinir une ambiance, débusquer son propre univers ; La construction aussi, la série se cherche, ne choisit véritablement jamais où elle veut aller. Avec ses flash-back notamment (qui lui permettent de se différencier de la série mère qui en est quasi entièrement dépourvu) tous plus inutiles et lourdingues les uns que les autres. Et avec sur le papier une belle idée de jouer sur le terrain de la famille décomposée qui se reforme (Fin de saison 1, non sans cruauté) avant de se disloquer à nouveau (L’après Abigail). Ça pourrait être beau et passionnant si ce n’était pas traité à ce point par-dessus la jambe et surtout si les personnages étaient beaux et passionnants.
Sur ce point, Nick (Frank Dillane, étonnante fusion entre Xavier Dolan et Skeet Ulrich) est de loin le personnage le plus intéressant. Alicia, sa frangine, il y a du potentiel. Autant les personnages que leurs protagonistes, j’entends. Mais le reste… Madison je peux pas, c’est physique (yeux plissés, pincements de lèvres, regard neutre) comme la mère de Carl dans The Walking Dead (Et la série avait pourtant réussi l’exploit de rendre sa mort émouvante). Ils peuvent tenter ce qu’ils veulent avec elle (La séquence aveu du suicide de son père à Alicia, par exemple) ça ne le fera jamais. Je n’y crois jamais à cette Sarah Connor du pauvre, sortie de nulle part. Travis pourquoi pas, son personnage me plait. Mais son évolution à la Rick c’est du réchauffé. Et son fils, Chris, c’est une catastrophe. L’acteur est mauvais, le personnage écrit n’importe comment. Ridicule.
Reste l’univers californien puis mexicain (Qui change d’Atlanta) et toute cette histoire de frontières qui ne cesse d’irriguer chaque parcelle du récit (le bateau, l’île Catrina, L’hacienda, l’hôtel…) donc de rejouer ad aeternam la question de l’immigration qui en fait le moteur redoutable et la grande idée de la série. Ce pourquoi je continue de la regarder. Malheureusement je trouve que ça prend très peu de risques, que ça reste dans les clous et quand ça tente de s’en extraire (Travis vengeur/massacreur, le centric sur Nick) c’est assez maladroit dans son dispositif (Montage parallèle tout pourri, invraisemblances grotesques). Bref, ça se regarde aussi vite que ça s’oublie.
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