L’eau froide.
3.5 Avant Everest, Baltasar Kormakur avait expérimenté une autre aventure extrême sur son sol islandais, un survival en pleine mer tiré d’un fait réel, dans lequel un bateau de pécheurs heurtait un rocher et chavirait, abandonnant son équipage dans l’eau glaciale. La première partie du film se déroule de nuit et on ne comprend absolument rien, on ne voit rien, c’est mal filmé, ça pourrait être une piscine en studio ce serait pareil. Ça m’a un peu rappelé Pioneer, le film norvégien d’Erik Skjoldbjærg qui ne parvenait pas non plus à faire exister ses situations et personnages. Mais Kormakur est plus mauvais encore que son homologue, il multiplie les montages parallèles bidons (Avec séquences minuscules) et flashbacks lourdingues (dans un format carré pour faire genre) et oublie le plus important : Le présent, la survie. Ce que promettait pourtant son titre. Quand il est seul, le héros raconte sa vie à une mouette et l’on voit ces petits instants de vie en flashes éparpillés. Ridicule.
Même s’il est aussi un peu raté, il y a aura des bonnes idées dans Everest, notamment durant sa partie catastrophe, tendue et bien troussée. Là rien, l’ennui total. Et ça l’est d’autant plus que la partie catastrophe se situe au début, qu’elle est illisible et que ce qui suit sera sans intérêt. Ce qui suit, sur l’île est un poil mieux, plus posé mais bâclé, réglé en deux temps trois mouvements. Toute la dernière partie suit le retour à la normale du héros pas vraiment normal puisqu’il a survécu dans une eau froide dans laquelle il n’aurait pas pu survivre longtemps, ce qui en fait un important sujet pour la science. Reste que même ça, cinématographiquement c’est mal raconté, cruellement anecdotique. J’imagine l’auteur fasciné par cette histoire mais de là à en tirer un film aussi fade. Bref aucun intérêt. Durant le générique final on voit des images documentaires du vrai héros raconter un peu de sa mésaventure. C’était ce film-là qu’il fallait faire. Un générique pourtant accompagné par Staralfur, cette merveille de Sigur Ros, quoique devenu un standard partout, qui ici comme le reste fait pschitt.