Balle porte-bonheur.
6.0 Avant le tout dernier plan, on ne voit pas trop ce qui a motivé le distributeur français à traduire le film ainsi. Certes, le personnage joue ou tente de jouer au golf, pour séduire une jeune aristocrate, mais très vite cela disparait, puisque confondu avec un prisonnier en fuite qui profite de le voir à terre, assommé (par sa balle de golf) et troque sa tenue de bagnard contre son costume, Keaton se retrouve donc en prison (Et celle dirigé par le père de la femme qu’il convoitait, tant qu’à faire) et condamné à être pendu pour évasion. Après moult péripéties dont une affaire de potence avec corde élastique, notre séducteur/golfeur/prisonnier revêt le vêtement d’un geôlier avant d’être promu directeur adjoint pour avoir coincé le rebelle tenace, avant d’être à nouveau assommé. Tout va très vite, comme toujours chez Keaton, les gags sont parfois poussifs mais la mécanique fait son office. Le dernier plan bouleverse tout. Keaton, assommé, est réveillé par la jeune femme dont il est amoureux puis la structure du plan change et l’on découvre qu’il se réveille de son premier sommeil sur le green, donc qu’il n’est probablement jamais passé par la case prison. On revient souvent au rêve chez Keaton. Cet éternel besoin d’évasion d’une condition de looser (Dans la toute première scène, le personnage est incapable de mettre une balle dans un trou) se rêvant héros malgré une multitude d’embûches. Toujours dans le but d’exister et de retrouver sa promise. Le rêve est parfois exténuant mais son pourquoi, fascinant. Chouette court, donc, à condition d’être dedans et d’aller jusqu’au bout.