Conte (pas si) morbide.
5.0 Princesse Anaïs Demoustier et chouchou Jérémie Elkaïm ( Oui, je les apprécie beaucoup ces deux-là) n’avaient jamais tourné ensemble. C’est chose faite. Et ils se complètent très bien (C’est aussi le sujet, donc tant mieux) devant la caméra de Valérie Donzelli, dont je me méfie dorénavant (Alors que je lui portais de grands espoirs après La reine des pommes et La guerre est déclarée) depuis Main dans la main. Ils y incarnent Marguerite et Julien de Ravalet, enfants d’aristocrates, frère et sœur, proches l’un de l’autre depuis l’enfance (racontée brièvement dans une courte première partie) puis séparés du fait de leur trop forte proximité, se retrouvant adulte très vite dévorés par la passion suicidaire – Puisque l’inceste au XVIe siècle, comment dire. Ils vont donc mal finir, c’est évident. Ça l’est moins dès l’instant que le film tend vers le conte pour enfants : A plusieurs reprises, on nous offre l’histoire de Marguerite & Julien racontée à des gamins dans un pensionnat. La cinéaste aime se jouer de cette collision des formes et des morales, et il y a de la réjouissance à la voir se renouveler, expérimenter les genres, bousculer les tonalités, s’amuser des anachronismes, se la jouant Demy façon Peau d’âne (Les clins d’œil sont assez évidents) après Truffaut, tenter le mélo romanesque après la comédie musicale. Si le résultat est inégal, notamment dans nombreux de ses enchaînements narratifs, relativement anecdotiques, dans l’absolue légèreté qui s’en dégage (malgré le sujet tabou) et un peu trop académique dans son dispositif désormais plus toc que low cost, je trouve le film aussi attachant (mais pas vraiment émouvant) que son petit couple de personnages, surtout dans l’ambiguïté qui le traverse de bout en bout.