Faire tache d’huile.
6.5 C’est l’occasion de rappeler combien Keaton pouvait se renouveler dans ses enjeux – malgré l’évidente récurrence du garçon maladroit, acrobate et finalement chanceux – et surtout dans sa mise en scène choisissant ici et à l’instar de One week, un lieu unique : un entrepôt de forgeron dévoué aux chevaux autant qu’aux autos. Keaton aka Malec (pour nous, français) y campe un assistant de forgeron qui cultive les malchances et les bévues, éclabousse le cheval (qu’il doit seulement ferrer) d’huile de vidange, détruit à petit feu une Rolls Royce qu’il devait à peine réparer. Une deuxième fois, Mal St Clair remplace Eddie Cline. On est dans le slapstick pur et ça fonctionne à merveille.
Les amoureux cachés.
5.0 Au départ c’est une simple affaire de mot doux que deux tourtereaux (Malec et sa voisine) se transmettent à travers le trou d’une palissade avant que ça ne bascule en querelle de voisinages, interventions policières, tribunal. Dès qu’on reste dans le cadre de la cour partagée les gags sont plutôt inspirés, menés tambour battant comme des pirouettes de cirque, d’une fenêtre à l’autre, au moyen notamment de fils électriques, et fils à linge, voire pour finir (la séquence d’évasion finale) d’échelles humaines. De nombreuses installations folles ornent ce décor dans lequel tout semble pouvoir se former et se déformer. Pour le reste cette variation de Roméo & Juliette est assez éreintante ne serait-ce que dans la construction et sa multiplication des lieux où l’on ne voit pas trop où Keaton veut en venir.