Le bal des maudits.
4.5 C’est moins mauvais que dans le maigre souvenir que j’en avais gardé. Craven renoue avec sa veine (télé)films mineurs qui ornaient sa brinquebalante filmographie durant les années 80, de La ferme de la terreur à Shocker, séries B sans grandes aspérités qu’il vient traduire dans une production plus confortable ici, en lorgnant du côté du sous-genre archi rebattu (Dante et Landis, pour ne citer que les plus émérites, ont fait le leur en 1981) du film de loup-garou.
On ne retiendra pas grand-chose d’un scénario cousu de fil blanc tant Cursed est surtout prétexte à travailler la matière, les plaies, les corps mutilés : Craven ne lésine en effet pas à montrer les monstres et les transformations – Effets spéciaux en rafale et pas toujours hyper inspirés – et à mélanger le gore (La mort de Shannon Elizabeth, notamment) et l’humour teen-movie avec une certaine dextérité. Jesse Eisenberg y fait d’ailleurs ses gammes et apporte ce qu’il apportera bientôt à d’autres séries B type Zombieland ou American Ultra.
Si l’auteur était alors plus à l’aise financièrement (Merci Scream) le film fit un four colossal. Car il est mal branlé. Attachant mais vraiment mal branlé. C’est un fourre-tout à rebondissements low-cost où les personnages n’ont aucune épaisseur, où les situations sont téléphonées. Le fait est que le script fut charcuté pendant le tournage, le casting modifié à la toute dernière minute et cela s’en ressent.
Reste quelques instants intéressants comme la pièce de miroirs (façon La dame de Shanghai) et la lugubre forêt qui voit la première apparition du loup. Mais dès qu’on est dans l’affrontement, entre jeunes (dans un gymnase) ou entre loup-garou, la standardisation s’empare à nouveau de la réalisation, comme si le simple affrontement suffisait à s’effacer derrière lui, à combler tout mangeur de popcorn. Pas désagréable, donc, mais on a connu Craven nettement plus inspiré, cela va de soi.
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