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Archives pour 26 décembre, 2016

Keeper – Guillaume Senez – 2016

30L’enfant.

   7.5   Un cinéaste est né. Premier long métrage de Guillaume Senez, Keeper réussit tout ce qu’il entreprend et en rejeton post dardenien affirme un cinéma sec, retranché dans ses plus simples intentions, libérant des espaces d’émotions hors norme. Ados comme adultes y sont tous excellents, sans exception.

     Mélanie et Maxime ont 15 ans, ils sont fou amoureux l’un de l’autre et vont devoir faire face à une grossesse accidentelle. Le film n’élude aucune problématique. D’une séquence à l’autre, il sera autant question de garder l’enfant et rêver de subvenir à ses besoins puisqu’ils s’aiment et que c’est quelque chose qu’ils ont fait ensemble (Pour reprendre les mots de Maxime), que d’avorter illico. Toute l’adolescence résumée dans ce paradoxe terrible : premiers émois insouciants confrontés à une décision d’adultes, considérable.

     Les parents sont d’abord en dehors de leur bulle, ce qui permet au choix d’être simple puisqu’instinctif. Avant qu’ils n’entrent dans la danse pour martyriser leur bonheur, éclater cette bulle. Le film procède judicieusement par ellipses et surtout ne fait pas des grands de simples monstres antipathiques ; C’est toute la réussite de ce premier film d’une maturité folle que d’actionner leur vécu sans jamais le marteler. La mère de Mélanie semble avoir traversé une aventure similaire pour sa fille, au même âge. Les parents de Maxime, eux, sont près de lui mais divorcés, occasionnant un désaccord constant et un manque dans le dialogue, ce qui ne les empêche pas d’aborder cette grossesse avec nettement plus de nuances.

     Le film est si bien écrit qu’on s’identifie à chacun d’eux. Surtout il n’appuie rien et pourtant, on devine tout, par de simples gestes, des regards, des non-dits. Quand Maxime envoie bouler ses rêves de footballeur pro (en claquant la porte du test qu’il était en train de passer) c’est son père qui vient le chercher, ne le juge pas, mais observe les lieux comme si lui aussi avait en son temps vécu cet échec. C’est très beau.

     Et le film est dur, vraiment dur, jusqu’au bout. Et s’il progresse par à-coups (Hauts et bas) on sait que cette love story d’ados est vouée à disparaître puisque confrontée à des choix irréparables. La fin est terrassante.

La tour Montparnasse infernale – Charles Nemes – 2001

29Piège à cons de cristal.

   6.5   J’avais le souvenir d’un truc hystérique et bordélique, de saynètes sans queue ni tête, de références matraquées sans aucun équilibre, de méchants réduits à être des pantins débiles, contaminant un humour de bébé (la touche Eric & Ramzy) que si t’es pas dans le mood « Pizza 4 chaussures » mieux vaut aller s’occuper de ton surplus de vaisselle. Depuis, j’ai vu des supers trucs avec le duo. Steak évidemment (Dont le mérite revient essentiellement à Quentin Dupieux) mais aussi la série Platane dont, je n’en démords pas, la saison 2 reste un must see. Seuls two aussi c’était cool même si à la revoyure c’est quand même pas terrible. Et puis j’ai vu le deuxième volet de La Tour cette année, qui m’a plu, mais moins pour le duo que pour Philippe Katerine, qui tient le film à lui seul.

     C’est un peu anachronique de revoir La Tour aujourd’hui, de le redécouvrir même dirais-je tant je ne me souvenais de rien. Et puis Eric & Ramzy en étaient à leur premier fait d’arme au cinéma. Et première bonne nouvelle, j’ai beaucoup ri, parfois même franchement. On va dire que ça ne s’explique pas, l’humour, l’humeur, le moment, tout ça. Deuxième bonne nouvelle, tout ce que je lui reprochais s’est envolé. En fait, la réalisation est sage. Enfin pour ce que le film vise, disons que c’est nettement plus propre que les Taxi par exemple. Les séquences sont bien étirées, souvent dans l’absurde certes, mais c’est ce qui leur permet de tenir, puisque c’est dans l’étirement que ce duo trouve ses meilleures inspirations. Je pense aux plus casse-gueule comme celle des chevaliers « Sacré poursuite » ou du chinois « Vous avez pas dit : Le chinois il vous dit » qui ne fonctionnent que parce qu’elles durent. Et puis mine de rien, le groupe de méchants existe, ils sont moins nunuches que dans mon souvenir (Et moins nunuches que dans Taxi) ils ont juste pas de bol (Ou plutôt, ce sont les deux cons qui en ont, du bol) mais ceux de Die Hard avaient pas mal la poisse aussi. Et puis Marina Fois est souvent géniale. Machin aussi.

     Surtout je trouve que c’est une comédie complètement à part, une comédie « dans son monde » comment peuvent l’être justement Eric & Ramzy. Une comédie qui ne cherche pas plus loin que ses potentiels gags de situations, renforcés par les gags de langage qui font leur marque « Vaut mieux être un tout petit breton qu’un grand tu l’auras ». Jamais populiste ni vraiment commerciale dans ses enchainements. Et puis finalement et contrairement à sa suite, c’est pour Eric & Ramzy qu’elle m’a séduit. Double bonne surprise, donc.


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