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Archives pour 27 décembre, 2016

Ménimontant – Dimitri Kirsanoff – 1926

47City girl.

   8.0   Un couple sauvagement assassiné à la hache. Voilà sur quoi s’ouvre Ménilmontant, dans un montage extrêmement saccadé où il est impossible d’identifier les tenants et aboutissants. En même temps que deux fillettes s’amusent dans un sous-bois. La cruauté adulte d’un côté face à l’innocence enfantine de l’autre. On comprendra bientôt que les deux fillettes sont sœurs et que ce sont leurs parents qui sont morts.

     La transition avec Ménilmontant, le quartier parisien, s’effectue dans un cimetière : Les tombes des parents ne sont bientôt plus que des ruines. Le temps a passé. Les fillettes ont grandi. Pourtant, la suite sera tout aussi dure et cruelle, dans un registre formel plus doux. Parcourue par des ellipses et des errances, cette deuxième partie révèle – après la découverte et les jeux amoureux – la part sombre de la vie parisienne : la prostitution, la pauvreté, la jalousie entre les deux sœurs, la solitude, être mère mais ne plus le vouloir. Le regard de cette jeune maman, dépassée par les évènements, jeté vers la Seine alors qu’elle tient son bébé dans les bras est un moment de suspension terrible, qui parait interminable. La scène sur le banc aux côtés d’un clochard qui lui offre pain et saucisson est du même acabit. Beau à pleurer mais d’une âpreté inédite, hyperréaliste. Et la fin, incroyable, où de magnifiques retrouvailles d’un côté sont perturbées par une rixe ultraviolente de l’autre, pas très loin, dans un montage qui semble faire miroir avec la séquence d’ouverture.

     Dimitri Kirsanoff prend son temps pour capter Paris, la fuite du temps – uniquement par la mise en scène – et pour saisir l’étirement quand il y en a besoin, les inserts anodines offrant un cachet quasi documentaire au film. Un docu-fiction sur le Ménilmontant de 1926.

     Ménilmontant est un film choc, un mélodrame puissant, moderne, terrifiant, dont la grande particularité ô combien honorable est de ne contenir absolument aucun intertitre.

Red Eye – Wes Craven – 2005

31Thriller, mode d’emploi.

   6.0   Après s’être embourbé financièrement dans son projet Cursed, Wes Craven choisira, pour remplir un peu les caisses, de faire son petit thriller tout public, ce qu’il n’avait finalement jamais fait, lui qui aura surtout sévit dans le registre horrifique. Ce qui fascine dans Red Eye c’est de voir combien la « grande histoire » n’intéresse pas Craven. Le générique s’ouvre pourtant sur un transport mystérieux de caisse à poissons mais il faudra attendre le dernier quart du film pour comprendre son utilité. Entre temps l’auteur colle aux basques de son héroïne (Rachel McAdams) dans l’aéroport puis dans l’avion, sur le point de rejoindre son père à Atlanta, après les funérailles de sa grand-mère et sa rencontre avec un inconnu à priori sympathique qui sera son voisin de siège. Et tout le film joue sur une manipulation de ce dernier visant à obtenir une action de sa proie (Elle doit appeler l’hôtel de luxe pour lequel elle est hôtesse d’accueil, pour faire changer de chambre une personnalité importante) aussi minuscule dans l’organisation de l’attentat, qu’elle est primordiale. Mais pareil, on ne saisit pas trop les tenants et aboutissants tout de suite. La rencontre entre Lisa et Jack prenant tous les atours d’un embryon de rom com, leurre parfait, tout en sourires, doux regards et blagounettes flatteuses pour faire monter la sauce. L’action de grande ampleur (L’assassinat du secrétaire d’Etat à la défense) restera hors champ puisqu’il s’agira uniquement de suivre l’un des terroristes d’une organisation qui sera, elle, hors champ aussi. Avec sa belle gueule de premier, Cillian Murphy (Qui venait de jouer chez Boyle et jouera ensuite chez Loach) campe bien le personnage. Pas de bol, il est tombé sur une Rachel qui ne plaisante pas pour contrarier ses plans : Message dans un livre ou sur le miroir des chiottes ici, avant de lui enfoncer un stylo dans la trachée et de se défendre plus loin avec une batte. Et c’est donc elle toute seule comme une grande et pourtant loin, qui va sauver la cible politique. James Bond n’a qu’à bien se tenir. Du haut de ses 1h21 générique compris, Red Eye se regarde sans déplaisir, on ne voit pas le temps passer. La tension crescendo tant convoitée fonctionne, s’essouffle un peu dans son mécanique dernier tiers, construit pour nous emmener vers une banale résolution. On retiendra surtout la longue séquence dans l’avion. Craven qui n’a jamais été aussi à l’aise pour créer ses pics de suspense que dans les espaces clos et resserrés (Les chambres dans Les griffes de la nuit, la maison du Sous sol de la peur, la voiture dans Scream 2) s’en donne à cœur joie dans cet avion et même souvent au sein de cette rangée de sièges. Chouette film du dimanche soir.


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