Dernier train pour Busan (Bu-san-haeng) – Yeong Sang-Ho – 2016

15723400_10154280436772106_5330276771279627405_oEn quatrième vitesse.

   6.5   Voilà qui dépote. On est certes loin de la perfection orgiaque des élaborations de violences d’un Na Hong-Jin, pourtant, il ressort de Train to Busan une efficacité plutôt réjouissante qui plus est venant d’un auteur, Yeon Sang-Ho donc, cantonné jusqu’ici aux métrages d’animation. Et qui plus est dans un projet qui s’aventure sur le genre usé du film de zombies. Et du film de train.

     Le film ne brille clairement pas dans la caractérisation de ses personnages. On a même rarement fait aussi stéréotypé. On ne va pas énumérer chacun des ingrédients, simplement on aura le droit à la femme enceinte, au jeune couple d’amoureux, au connard de businessman, au fonctionnaire lâche et bien entendu, au centre, à un père divorcé voulant faire plaisir à sa fille, pour son anniversaire (Il avait commencé par lui offrir une Wii qu’elle avait déjà) en réalisant son souhait de retourner chez sa mère, à Busan.

     C’est gênant, je vais pas te dire le contraire. L’aspect fable sociopolitique n’est pas ce que le coréen maîtrise le mieux. Mais ça s’efface dès l’instant qu’on est dans l’action pure. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on y est souvent. Là-dessus, le film réussit tout ce qu’il tente – Ce même si les zombies sont parfois trop rapides pour que les survivants, l’instant suivant, parviennent à leur échapper et/ou les retenir. Néanmoins, ils sont très réussis, ne serait-ce que dans leurs apparitions en hordes, à l’affût du moindre bruit, parés à bondir comme des chiens enragés.

     La plus belle séquence du film voit trois survivants téméraires tentant de traverser trois rames pour rejoindre leur groupe et se servant des tunnels pour leur échapper silencieusement puisque les zombies semblent perdre tous leurs repères dans l’obscurité. On n’échappe cependant pas au travelling baston à la Old Boy même si l’auteur ne s’assoit pas sur la performance du plan-séquence. Mais graphiquement le film est très beau. Ni scolaire, ni déraisonnable. Un beau juste milieu, en somme.

     A l’instar du Snowpiercer de Bong Joon-Ho, la quasi-totalité du film se déroule dans un train et Yeon Sang-Ho manie avec brio l’exiguïté offert par ses wagons, multiplie les idées de mise en scène sans l’affubler de moments de bravoure parasites. Sa virtuosité dans les séquences d’action n’a d’égal que leur limpidité. En tant que pure série B (à budget modeste) on caresse par moments la perfection. Après, que cela s’opère dans une ribambelle de sacrifices, exécutions brutales et effusions de larmes, pourquoi pas, on va dire que ça fait son charme, suranné mais attachant.

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