Cet obscur objet du désir.
6.0 Le film s’essouffle aussi vite que la crédibilité de Karin Viard en nymphomane avouée s’évapore. Néanmoins on reconnaît bien le style des Larrieu, ouvertement sexuel, évidemment, toujours très porté sur les paysages pyrénéens, mais aussi cette galerie de personnages génialement olé olé. Surtout je trouve que le film dit quelque chose de très beau sur l’impuissance, qu’on avait encore peu vu chez eux. Ils le font non seulement au travers du personnage d’Isabelle Carré, qui n’éprouve plus de désir (Sa confession sur sa relation conjugale, bouleversante) mais aussi au travers des autres et notamment Karin Viard, qui baise mais ne sait plus aimer. Et puis il y a un climat très étrange en permanence, quasi fantastique, ouvertement avec les apparitions/disparitions de la défunte mère et subrepticement avec les curieuses anomalies qui parcourent le film : Les hommes nus dans la piscine au début, le flic sortant du lac (On se croirait chez Guiraudie) ou bien la présence de gentleman Dussolier qui campe un personnage un peu nécrophage sur les bords. Et en filigrane les retrouvailles d’une femme avec sa mère (pourtant morte) qui va lui rouvrir les portes du désir. C’est à la fois très cru et très beau. Un peu forcé et parfois raté c’est vrai (Le plan interminable sur Isabelle Carré assise à table) mais ce nouveau cru distille un charme certain, comme toujours avec les frangins.
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