La chèvre.
5.0 Un brin masochiste, Keaton ? Probablement. Daydreams n’est pas le premier de ses courts à le mettre dans des situations aussi rocambolesques qu’humiliantes. Néanmoins, C’est la première fois où il va si loin dans le symbole, avec en point d’orgue de le voir tel un hamster tourner dans la roue à aubes d’un bateau (gag interminable, soit dit en passant) avant qu’il ne soit pêché puis remis à l’eau comme appât, et pour finir être rapatrié par la Poste. C’est que fou amoureux, Buster avait convenu avec le père de sa promise, qui souhaite marier sa fille à un bon parti, de se tuer s’il ne parvenait pas à trouver une situation stable. Chose, accompagnée d’un ultime gag à base d’un revolver récalcitrant, qu’il ne parvient même pas à faire.
Tout le film est construit sur une répétition un peu poussive qui voit Buster raconter par lettres son nouveau travail à sa chère et tendre, en enjolivant comme il faut, puis se faire lourder, indéfiniment. Ainsi il se vante chirurgien célèbre, mais n’est qu’un assistant vétérinaire particulièrement laborieux – Gag du chien et du putois à l’appui ; Puis se voit dans les hautes sphères de la finance, alors qu’il nettoie les rues de Wall Street ; Puis comédien au théâtre (la demoiselle l’imagine en Hamlet) dans lequel il joue un simple sidekick déguisé en romain, viré illico après une nouvelle maladresse keatonienne, et poursuivi bientôt (C’est la deuxième partie du film) par tous les policiers de la ville. Là encore il manque une cohésion, rythmique et dramatique, si j’ose dire. D’autant que les gags sont assez peu inspirés.
0 commentaire à “Grandeur et décadence (Daydreams) – Buster Keaton & Edward F. Cline – 1922”