Joyeux noël.
Ou comment nous replonger dans l’univers de la série en deux heures à la fois indépendantes et complètement dans la continuité des douze épisodes que formait cette merveille de première saison. Quand Black Mirror s’atèle à un épisode spécial il n’est pas difficile de l’appréhender en tant que one shot puisque Black Mirror c’est déjà ça, une somme de one shot. Là, avec Sense8, pure série de personnages et d’interactions entre ses personnages, c’est comme si on nous avait offert en son temps un petit en-cas lostien entre deux saisons. L’horreur et le bonheur, quoi. Et c’est exactement ce que procurent ces deux heures, belles et foutraques, pleines comme un œuf et pourtant tellement libres, aérées, deux heures aussi jubilatoires que frustrantes. Quel putain de plaisir mais bordel, ce qu’il va être douloureux de patienter en attendant la suite. On a donc retrouvé tout le monde ou presque, puisque un autre acteur s’est emparé du rôle de Capheus. C’est bizarre au début, puis on s’y fait d’autant que le changement est brillamment introduit, avec l’autodérision chère aux Wachowski et une bonne dose méta au sens où sa première apparition le voit dialoguer avec son pote de la camionnette Van Damme qui trouve que son visage a changé. Pour le reste tout a repris sur le même rythme et la même folie, chacun son histoire, forcément, mais aussi de multiples crossover employés pourtant avec parcimonie, souvent à deux personnages (Kala/Wolfgang ; Sun/Capheus) ce qui prouve combien c’est une grande série romantique avant tout. Mais un romantisme un peu désespéré (Riley/Will) bien qu’il puisse parfois sembler niais. Par deux fois, la série nous offre ce qu’elle avait offert dans le dernier plan de la première saison, une réunion absolue, avec cadeau ultime lors de la fête d’anniversaire suivi d’une séquence d’orgie miraculeuse. Et puis une scène absolument déchirante entre Lito (qui affronte les conséquences de son coming-out) et sa mère. Vivement la suite !