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Archives pour 28 janvier, 2017

La belle équipe – Julien Duvivier – 1936

50Résurrection éphémère.

   8.5   C’est une histoire de groupe, de potes, chômeurs paumés avant qu’un providentiel gain à la loterie leur ouvre les voies du rêve. Ce sera un vieux lavoir en ruine sur les bords de la Marne, qu’ils vont retaper pour en faire une guinguette. Un rêve qu’ils ont décidé de matérialiser à Pâques, jour prévu de l’inauguration. Une auberge qu’ils décident de nommer modestement « Chez Nous ». Le Nous est le motif d’espoir même si le Je parfois menace. Comme au début lorsque chacun ambitionne de voyager de son côté avec son propre pécule. Comme plus tard lorsque la femme de l’un d’eux (La garce du film) revient pour quémander sa part. Et plus tard encore quand l’un des cinq s’en va, disparait une nuit, en laissant un obscur mot d’adieu. Pourtant rien ne semble en mesure d’entraver ce rêve, chaque obstacle est aussitôt surmonté, on travaille dans la joie. Rien pas même une tempête nocturne – Superbe scène où chacun s’allonge sur les tuiles à peine posées pour ne pas qu’elles s’envolent. Mais le rêve se fragilise de plus en plus. La vraie menace rode. La première c’est un gendarme qui l’incarne, qui malgré son apparente sympathie, trimballe un arrêté d’expulsion de l’un d’entre eux, réfugié espagnol et sans papiers. Puis c’est un accident qui enterre le rêve et tire le film vers le mélodrame duquel il ne se relèvera pas, jusqu’à ce que les deux socles (Vanel & Gabin) se disputent l’amour pour Gina (Viviane Romance, garce sans scrupules). C’était une révolte de Front Populaire, une révolte à cinq, qui chantait la camaraderie et qui va peu à peu se dissoudre dans le silence. Microcosme qui prophétise la chute du macrocosme, détruit par le capitalisme incarné par un ancien propriétaire arriviste, des aristocrates hautains et la malveillance d’une femme. Les acteurs sont excellents bien qu’un poil en sur régime théâtral parfois, Gabin le premier. Mais la relation entre lui et Vanel, mari meurtri, est très touchante. Il y a heureusement la femme de Mario, l’espagnol, qui incarne la motivation du rêve (C’est d’elle qu’ils tiennent le nom de l’auberge) et un gouffre de tendresse. Sans cela, on pourrait très vite taxer le film de misogyne tant l’autre est le vecteur effrayant de la destruction des grandes utopies gauchistes.

True lies – James Cameron – 1994

30« C’est un appareil pour faire les cônes glacés ? »

   8.0   Etant donné que je le revoie tous les ans, je me répète probablement à chaque fois : True Lies est une merveille de film populaire, au sens noble donc cameronien du terme, qui brille par son génie rythmique, le juste dosage de son humour, sa générosité dans la pelleté de situations folles que le récit génère, ses jonctions (géographiques, elliptiques…), ses associations de personnages et son art de rester lisible malgré un assemblage un brin over the top. C’est toute la magie cameronienne. Capable de créer cette parenthèse purement récréative (entre Abyss et Titanic) sur une simple commande de Schwarzie, mais la traiter avec beaucoup de respect et de prodigalité instinctive.

     C’est simple, c’est la jubilation non-stop ce film. Un morceau de bravoure en entraine un autre. Ici, une poursuite sur un cheval entre les bagnoles puis dans l’ascenseur d’un building jusque sur son toit. Là un double sauvetage par les airs, dans un hélico au-dessus d’un pont détruit / dans un avion de chasse sous une grue de chantier. Et comme c’est Cameron, c’est forcément super bien fait. Gargantuesque et beau. Même quand il fait une comédie.

     Un bémol toutefois, qui n’entache certes pas la réussite de l’ensemble mais qui m’a plus sauté aux yeux qu’autrefois : La vision bien hollywoodienne du terroriste idiot. Si la CIA ne brille pas non plus pour ses absolues compétences, gageons que le grotesque avec lequel sont dessinés la bande de Art Malik & Tia Carrere n’est pas la meilleure idée du film. On préfère True Lies quand il filme son couple vedette. Autant lors de la transformation érotico-badass de Jamie Lee (entrée dans la postérité) que dans leur cohabitation dans un duo incongru dans le dernier tiers du film.

     A part ça, True Lies reste l’un des plus agréables divertissements du dimanche soir (Revu un dimanche soir, d’ailleurs) et une merveille de comédie d’espionnage et de remariage, avec un Schwarzie encore bien fringuant, qui cultive avec brio sa dimension caméléon aussi bien dans son travail d’infiltration (Superbe entrée en matière, à faire pâlir certains épisodes de James Bond) qu’au sein de sa famille, qui le croit représentant de commerce. Bref, Schwarzie doit jouer les agents secrets mais aussi soigner la pérennité de son couple. Sauver le monde et redorer une histoire conjugale un peu mise entre parenthèse.

     Tout le monde le sait, il s’agit évidemment d’un remake de La Totale, le film de Claude Zidi. Schwarzie ayant remplacé Thierry Lhermitte, Jamie Lee Curtis pris la place de Miou-Miou et Bill Paxton celle de Michel Boujenah. Bien que je garde une certaine affinité pour le film de Zidi, l’opus de Cameron  le surpasse dans les grandes largeurs, autant sur le plan visuel que dans l’orchestration de ses séquences d’action, son humour que l’implication de ses protagonistes. Pour l’anecdote, je crois n’avoir jamais vu True Lies dans sa version originale puisque systématiquement happé par sa diffusion télévisée. Le film doudou, quoi.


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