Elle et Lui.
6.0 Instinctivement, je ne vais pas trop vers le cinéma de Lelouch. Le dernier que j’ai vu c’était Roman de gare, il y a presque dix ans, donc. Que j’avais trouvé tout à fait correct d’ailleurs, mieux que certains de ses « classiques » (Jamais compris ce qu’on trouvait à Un homme et une femme ou à L’aventure c’est l’aventure) mais je ne suis pas hyper familier de son cinéma. Je ne sais pas pourquoi j’avais envie de voir Un + Une ce jour-là. Je ne serais jamais allé le voir au cinéma mais là chez moi, je me suis dit allons-y. Et je le sentais presque bien. Et j’ai aimé. Je ne sais pas trop pourquoi car y a des parti pris absolument consternants comme souvent chez Lelouch mais il y a un souffle, une alchimie entre les 2, il y a L’Inde, un film dans le film, il y a Christophe Lambert bref il y a quelque chose. Voilà, je suis un peu chamboulé là, d’y trouver dans le film de lui que je redoutais le plus (Carte postale avec Jean Dujardin) la magie insolite que les aficionados relèvent régulièrement chez lui. Certains dialogues sont sans doute trop écrits, c’est vrai. Mais à contrario, ils fonctionnent merveilleusement en osmose avec le tourbillon proposé. Et Dujardin y est exceptionnel. La complicité qu’il y a entre lui et Elsa Zilberstein (Rarement elle a été aussi belle et bien filmée) je trouve que c’est vraiment ce qui fonctionne le mieux dans le film. Avec l’Inde, qui n’est pas filmée comme on a coutume de la voir au cinéma, mais davantage en tant qu’écrin détaché et hors du temps comme Benoit Jacquot l’avait si bien traduit dans son meilleur film, L’intouchable.