Le masque du démon.
3.0 Énième rejeton de cette veine autrichienne ultra formaliste, Goodnight mommy ressemble davantage à un produit Seidl qu’à un produit Haneke. Je ne sais pas trop à quoi ça se joue mais j’y ai retrouvé ce qui m’avait débecté dans Import/export, l’un des films les plus agaçants et ennuyants vu au cinéma ces dix dernières années, pour lequel je garde ma plus insolite sieste en salle : Assoupissement au bout de quarante minutes environ puis le néant, jusqu’au générique final, qui me réveille en sursaut avec sa musique sans doute plus forte que le reste. Il m’arrive parfois de me demander ce qu’il en aurait été si Seidl nous avait pondu un générique à la Dardenne. Oui, car il faut le souligner, j’étais seul dans cette salle. On peut donc dire que j’ai eu une projection privée. Et que je me suis endormi. C’était un vendredi soir, séance à 22h30, le genre de truc que dorénavant j’évite, tu t’en doutes.
Bon, pour revenir à Goodnight mommy, moitié drame familial moitié film horrifique, qu’on verrait bien dans un festival qui fusionnerait la Viennale & Gérardmer, m’aurait semblé plus intéressant s’il avait davantage accentué le trouble, à la fois via la maison (Qui n’est pas très bien utilisée) mais aussi dans la folie de la mère et la schizo-gémellité des frangins. Disons que tout est bien trop vite posé et évident donc on s’ennuie assez vite. Et puis je ne vois que les épaisses coutures. Si d’emblée on te sert des plans larges champêtres je pressens qu’on va m’enfermer entre quatre murs blancs ensuite. Et c’est exactement ça. Et puis j’imagine que le film veut nous faire douter de la sincérité de la mère mais ça n’a pas fonctionné sur moi. J’ai tout de suite compris qu’il était question d’enfant monstre, d’enfant double, d’enfant triste. L’effrayant final m’a du coup pas vraiment effrayé tant je l’attendais.