Quid de la MRK ?
C’était un match qui faisait peur. D’une part car les deux équipes souffrent sensiblement de la même manière en championnat et ne seront sauf gros bouleversements pas championnes en fin de saison, la faute à deux rouleaux compresseurs : Monaco & Le Réal Madrid, tous deux aussi en course en Champions league. D’autre part car le PSG lors de ses trois derniers huitièmes s’en est toujours sorti – Parfois dans une extrême douleur via des inspirations miraculeuses – pour finalement… perdre un peu lamentablement (La purge l’an passé contre City) et systématiquement en quart de finale. Sauf que voilà, cette année, l’adversaire ce n’était ni Chelsea ni le Bayer Leverkusen, non, cette année c’est le Barça et sa terrifiante MSN.
Ces derniers temps on ne parlait plus que de ce match se déroulant le jour de la Saint Valentin, déclenchant des blagues ras des pâquerettes en chaine, inutile de les énumérer, ce serait faire de la pub à cette fête ridicule et commerciale pour bourgeois beauf. Dans les infos de dernières minutes, outre le plaisir de voir une triplette Draxler/Di Maria/Cavani, le couperet allait tomber : Thiago Silva, victime d’une gêne persistante au mollet gauche, serait forfait. J’aime bien Kimpembe, hein, mais comme baptême en champions league on fait plus rassurant qu’un rôle charnière face à l’attaque bulldozer Messi/Suarez/Neymar. Sur les côtés, Emery préfère Meunier & Kurzawa à Aurier & Maxwell, il la joue offensive, ça me va. Avec Rabiot en guise et place de Motta, suspendu, voilà une équipe du PSG plutôt inédite (et jeune) dans un match de ce standing. Wait & see.
On ne va pas faire de faux suspense, ce PSG-là a produit ce mardi 14 février son plus beau football depuis quand, bah c’est simple, depuis toujours. La copie parfaite, comme on a pu le lire dans tous les journaux sportifs et non-sportifs. Parfaite dans le jeu (Incroyable maitrise technique), dans l’engagement et dans le score final. On pourra toujours dire que le Barça n’était pas à son meilleur niveau, certes, mais autant d’apathie et d’abdication n’arrivent pas tout seul : Le Paris Saint Germain a clairement fait mal jouer le FC Barcelone, point. En les muselant constamment, les pressant archi haut quatre-vingt-dix minutes durant, en les débordant dans tous les compartiments du jeu, que c’en était parfois presque gênant : Cette double récupération de ballon de Kimpembe sur Messi, cette transparence absolue du grand Iniesta, cet attentat immonde de Gomes sur Draxler. Il y avait une équipe perdue et une autre qui en voulait.
Et ça s’est senti dès les premières secondes. Jamais cette année nous n’avions vu le PSG aussi incisif, concerné et désireux de construire pour marquer, accepter le combat en permanence, ne jamais lâcher un duel, en gestion comme en défense. Il y avait tellement d’engagement que Rabiot allait prendre un premier carton jaune au bout de 2min40 de jeu. L’angoisse pour un joueur : Faire tout un match avec un jaune dans la tête, contre le Barça qui plus est. Pourtant, le mec s’est pas laissé démonter, il a joué pareil, gardé cette même intensité 90 minutes durant et récupéré 12 ballons. Homme du match, à mes yeux. Quant à Kimpembe (Qui était l’énigme du jour) il a tenu sa place sans doute mieux que Silva l’aurait tenue, il a été parfait, vaillant, moteur. Et Meunier dans tout ça ? Car voilà un joueur pour lequel je restais sceptique. Joueur talentueux, hein, mais que j’avais du mal à sentir décisif. Et bien lui aussi il a fait mieux que faire oublier Aurier, je l’ai trouvé incroyable de justesse en permanence et puis ce double enchainement orienté qui efface Neymar et amène le quatrième but, je ne m’en suis pas remis, perso. La MRK je te dis !
Pour bien faire il faudrait parler des onze acteurs du jour, tant cette étincelante victoire est avant tout collective. Je ne parle pas des prestations de Verratti et Marquinhos, qui sont devenu avec le temps le socle indispensable de cette équipe. Je passe sur l’aisance de Trapp (Nettement plus rassurant qu’un Aréola) qui fait la bonne sortie sur Gomes quand il faut, je passe aussi sur Kursawa, le seul à m’avoir semblé un poil suffisant sur son côté même s’il gêne, aussi quand il faut, Umtiti sur l’occasion du poteau et surtout qu’il est à l’origine du troisième but. Un mot sur Matuidi, le seul qui techniquement pose problème au sein de l’équipe, mais toujours volontaire et tellement volontaire ce soir-là qu’il en a été excellent techniquement. Quant aux trois buteurs, inutile de s’attarder : Voilà depuis juillet qu’on attendait Di Maria à ce niveau. Draxler, lui, est d’ores et déjà essentiel. Et je suis ravi pour Cavani, qui donne tellement, qui veut tellement bien faire. Dingue qu’un type aussi volontaire soit aussi maladroit, et dingue qu’un joueur si maladroit mettent parfois des buts quasi impossibles comme celui-là.
Si l’on ne voit pas trop comment le Barça peut se tirer de ce « désastre » (Pour reprendre le titre d’une presse espagnole) il faudra rester méfiant sur le match retour au Camp Nou, continuer à jouer pour gagner, c’est ce qui réussit le mieux au PSG. Et en un sens je m’en fiche un peu. D’une part car je crois en Emery et ses joueurs, d’autre part car on a déjà eu notre moment de gloire surprise de l’année. On ne s’attendait pas à gagner, maintenant on s’imagine bien tout gagner. On est entré dans une autre ère. Comme Meunier, Rabiot et Kimpembe. Bravo les gars. Et merci pour cette soirée.
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