Aux origines.
5.5 Etrange sensation devant Lisa et le diable, l’un des derniers films réalisé par Bava puisque j’avais souvent le sentiment d’avoir déjà vu le film, à la fois avec ces images-là et pas tout à fait non plus. Un souvenir flou de film beaucoup moins beau et nettement plus charcuté. En fait, c’est simplement que j’ai vu La maison de l’exorcisme l’an dernier (que j’ai un peu vite oublié) et en effet je me souviens avoir lu qu’il était une version commerciale de Lisa et le diable, tronquée dans ses flottements et accompagnée de séquences d’exorcisme pompées sur le film de Friedkin. Bref. Le diable c’est toujours Telly Savalas, Kojak avant l’heure, qui suce des sucettes. Et le film s’ouvre dans les ruelles de Tolède dans lesquelles il nous perd littéralement, ouverture magnifique qui entre d’emblée le film dans une rêverie morbide où Lisa se retrouvera comme happée par les forces du Mal au sein d’une demeure isolée. La version voulue par le producteur est épileptique, notamment de par son montage ingrat, la version originale est plus engourdie, hypnotique, un peu mollassonne devrais-je même dire. Je me rends compte, après avoir vu quatre Bava, que je ne suis pas vraiment touché par son cinéma, j’y vois bien entendu une forte personnalité, une esthétique à part entière (mais je lui préfère celle d’un Argento, par exemple) mais ça ne me cause que par intermittence. Le temps d’une scène ci et là, comme ici quand Lisa ère entre les pièces du manoir, là durant la scène bien gore de la voiture ou dans sa gestion d’une temporalité disloquée. Super décor le manoir quoiqu’il en soit et gros travail sur la composition des plans, à l’image du photogramme choisi.