Ricki and the Flash – Jonathan Demme – 2015

16473494_10154408794637106_6578273255252355862_nLet’s Work Together.

    6.5   Meryl Streep campe ici une rockstar qui écume les petits bars pour y jouer avec son groupe un répertoire de standards allant des Stones à Lady Gaga. Elle est aussi la mère de trois enfants qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années, qu’elle n’a pas même élevés, puisque elle aura consacrée ses années 80 à sortir un disque, puis plus rien, avant ses longues années de traversée du désert tout en reprises le soir et une vie de caissière le jour. C’est fou ce que Meryl Streep peut jouer, tout en fait et être impliquée dans tout ce qu’elle joue : C’est elle qui chante, qui joue de la gratte ici – On raconte d’ailleurs qu’elle aurait pris des cours avec Neil Young, rien que ça – et le réalisateur la filme admirablement ainsi que l’ensemble des prestations scéniques.

     Je n’attendais pas grand-chose de ce film alors que Demme (Capable aussi bien de faire Le silence des agneaux que de filmer un concert des Talking heads (Stop making sense, 1984) ou de faire le remake d’un film de John Frankenheimer) m’avait agréablement surpris avec son semi-Festen, le très beau Rachel se marie (2009) qui se déroule intégralement pendant un mariage (et ses préparatifs) durant lequel individualités et non-dits se collisionnent pour faire ressurgir les crises et conflits les plus enfouis.

     Là aussi il y a un mariage. En fait il ne s’agit que de ça. D’une retrouvaille entre deux anciens amants, mariage raté qui aura laissé trois gosses derrière lui. Et d’un mariage avorté puisque Ricki, appelée au secours par son ex-mari, s’en va retrouver sa fille qui vient de se faire larguer sur l’autel et qui a fait une tentative de suicide ; Avant qu’elle n’assiste plus tard, au mariage de son fils – Inutile de préciser que les retrouvailles globales seront tendues. Au premier abord ce n’est pas ce que le film réussi de plus franc, dégageant un peu trop nettement des caricatures de personnages dissemblables (Le fils gay, la fille dépressive, le fils prodigue, le père effacé richissime, la mère redneck extravertie et peinturlurée) pourtant c’est dans la renaissance de Ricki au contact de ceux qu’elle a laissé de côté que le film trouve ses meilleures inspirations : Les échappées avec sa fille, les rapprochements avec son ex-mari. Mais aussi tous ces instants avec l’homme qui partage la scène à ses côtés, guitariste d’une douceur inouïe qui semble porter sa croix au moins autant qu’elle.

     Jamais le film ne va la jouer cynique. L’exemple le plus parlant c’est la façon dont il brosse la relation entre Ricki et la nouvelle femme de son ex-mari, l’autre mère de ses enfants, comme elle le soulignera d’elle-même lors de sa bouleversante intervention finale. Ricki sait qu’elle n’a pas donné assez. Mais elle est musicienne, la seule chose qu’elle sache faire c’est jouer sa musique donc si elle ne peut rien offrir d’autre elle peut jouer. La fin et sa reprise d’un morceau de Bruce Springsteen est magnifique, bouleversant. Et sous ses apparences de feel good ending le film ouvre une brèche, un espoir pour vivre ensemble. Si les thèmes sont relativement éloignés, j’ai beaucoup pensé à Transparent, la série de Jill Soloway (Six feet under) qui à sa manière, dynamite aussi les stéréotypes de la bonne petite famille américaine.

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