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Archives pour février 2017



La communauté (Kollektivet) – Thomas Vinterberg – 2017

23Loin du monde.

   4.0   S’il est l’un des fondateurs du Dogme95 avec Lars Von Trier, on ne peut pas dire que la suite de la carrière de Vinterberg soit aussi pertinente que celle de son confrère danois. Certes, il aura réalisé Festen, un choc à l’époque, mais le film a vingt ans et pas sûr qu’il soit bon de le revoir. Si La chasse m’avait profondément agacé, je garde aussi un souvenir bien désagréable de son lourdingue Submarino, sorti il y a sept ans.

     Au premier abord, La communauté est un film plutôt attachant dans son genre, tendant vers le feel good movie (Dans les années 70 à Copenhague, une famille hérite d’une grande maison familiale et décide d’y convier amis et inconnus pour la partager) avant de plonger dans le mélodrame. L’écriture n’est pas très fine et la mise en scène encore moins. Sa kyrielle de personnages sauve un peu les meubles.

     Pourtant le film se perd à mesure tandis qu’il devait nous trouver (Scénario aussi cousu de fil blanc que famélique), s’alourdit d’éléments inutiles alors qu’il aurait pu creuser un sillon plus léger, sans pour autant renier sa dégénérescence intérieure. On n’en sort circonspect alors que le dispositif et ses chevauchements avaient tout pour être un minimum émouvants, notamment sur ce qu’il tente de raconter de la dépression, du couple qui se disloque, du premier amour, d’un groupe qui se fissure en faisant côtoyer ses propres drames et démons. Bref, ça aurait pu être mieux.

     Pour l’anecdote j’ai passé une partie de la séance à me demander où j’avais pu voir Ulrich Thomsen ailleurs que dans Festen. Et c’était bien évidemment dans Banshee, en Kai Proctor. J’ai souvent du mal à distinguer un acteur de film en série je me rends compte, alors quand la langue n’est pas la même, c’est l’enfer. D’ailleurs j’ai aussi passé toute la séance (Oui, je m’ennuyais) à croire que Steffen (Le doux barbu bedonnant) était incarné par le même gars qui joue Sam Tarly dans Game of thrones. Et en fait pas du tout. J’y aurais pourtant mis ma main à couper.

Avis de Mistral – Rose Bosch – 2014

27Les mistrals gerbant.

   0.5   De vous à moi je ne pensais pas qu’il était possible de brasser autant de clichés dégueulasses dans un seul et même film. Pour te donner une idée, le film s’ouvre sur le morceau Sound of silence, avec un gamin dans un train, durant les secondes du générique. On apprendra deux minutes plus tard que le gamin en question est sourd. Voilà voilà. Et tout le film est comme ça. Les jeunes ont le nez rivé sur leurs tablettes et parlent en franglais. Les vieux regrettent leur époque Woodstock (Et ils ont forcément raison hein car les jeunes ne savent plus vivre). Et puis c’est Marseille et tout y passe : L’accent super exagéré, toute la palette d’expressions impossibles, la pétanque, le pastis, l’OM, PSG on t’encule. Tout. Une caricature de A à Z jusque dans le conflit de générations avec Jean Réno qui bougonne, les jeunes qui tchipent, mais à la fin tout le monde va se réconcilier et s’aimer, sauf le garçon qui sort avec l’adolescente, qui forcément la séduit aux cachetons d’extazy, donc c’est le méchant, mais Jean vient la sauver. C’est aussi grossier que La rafle. Aussi réac et dégueulasse que Rose Bosch dans ses interviews. Quand les vieux potes hippies reviennent voir leur vieil ami Jean Reno ils chantent Let the sunshine. A la fin on te balance un petit coup de Coldplay car il faut pleurer, « sinon tu rejoins Hitler en pensée » (sic). On y croise aussi Aufray et Drucker, on ne sait même pas ce qu’ils foutent là. Bref c’est une immonde merde, consternante, condescendante, insultante.

Le marquis – Dominique Farrugia – 2011

28Braquage à la Farrugia.

   3.5   Souvent je me demande si Farrugia n’est pas le pire réalisateur qui soit. Tous ses films sont à peine regardables. J’attendais donc Le marquis comme la purge ultime, un truc beauf bien abject, dans la lignée des réalisations de Richard Berry, d’autant qu’il joue dedans. Et en fait ça va. Enfin c’est nul, évidemment, mais pas désagréable. Un buddy-movie paresseux comme on en sort dix par an et qui se ressemblent finalement tous, mais avec du rythme et un mariage Berry/Dubosc plutôt bien trouvé. Dubosc, qui joue un rôle proche de ceux de Pierre Richard de l’époque Perrin, assure le show, les quelques situations et répliques qui provoquent deux ou trois rictus. Reste l’énigme Jean-Hugues Anglade, de plus en plus mauvais celui-là – Heureusement il y tient un rôle mineur.

Disjoncté (The Cable Guy) – Ben Stiller – 1996

29     4.  Pas fan de Stiller réalisateur de manière générale – En fait je ne sauve rien, ni Zoolander, ni Tropic Thunder, ni La vie rêvée de Walter Mitty. Et ça se vérifie encore ici même si c’est de loin celui que je préfère de lui car le film tient, grâce à Jim Carrey, en totale roue libre. Au début surtout, après ça devient lourd. Mais au pire ce n’est jamais désagréable. Ravi de revoir Ferris Bueller. Il a grossi. Et définitivement j’adore Leslie Mann.

La fin du jour – Julien Duvivier – 1939

16178755_10154351207462106_5570043990997636964_oLes survivants.

   6.0   Il y avait déjà cet aspect fin d’un monde dans La belle équipe, malgré la joie qui en émanait, le désir de vivre, de tout reconstruire selon ses propres cartes. La fin du jour, que Duvivier tourne trois années seulement plus tard, contient déjà dans son titre une gravité que rien, pas même la truculence de certains de ses acteurs ni la cocasserie de quelque situation, viendra entacher.

     Le monde en question est déjà celui de la déliquescence : Il s’agit d’un hospice pour vieux comédiens. Chacun y trimballe son histoire, de celui que le public n’a jamais reconnu au vieux beau qui était couvert de femmes, en passant par une doublure éternelle. Comme Marie-Octobre bien plus tard, La fin du jour est un huis-clos, se déroulant à l’exception d’une scène dans un bois, d’une autre dans un jardin, dans cet établissement de retraite. Et pour accentuer cette idée de fin du jour/monde, l’hospice s’apprête à fermer ses portes. Tous les pensionnaires sont sur le point d’être dispatchés aux quatre coins de la France.

     Jouvet & Simon au casting me faisaient craindre le pire. Pourtant c’est justement parce qu’ils campent de vieux cabots qu’ils sont bons et servent de leur excentricité singulière un film qui réunit un autre collectif, reproduisant leurs rêves de scène dans un réel morbide, jonglant avec les petits mensonges face à une réalité moins reluisante, l’envie de revivre contre l’appel de la tombe. Le tragique est compensé par la folie tendre des personnages donc des acteurs. Le désespoir par un grand élan de générosité.

Mission Impossible, Protocole fantôme (Mission Impossible, Ghost Protocol) – Brad Bird – 2011

34. Mission Impossible, Protocole fantôme - Mission Impossible, Ghost Protocol - Brad Bird - 2011     6.0   Le meilleur volet depuis celui de Brian De Palma. Le pied d’enfer ! Tout s’enchaîne à cent à l’heure, c’est limpide, hyper lisible, bref c’est vachement bien. Je trouve que c’est une belle franchise, perso. Ce même si le deuxième volet m’agace et le dernier en date m’indiffère complètement. Le Abrams était un très bon produit. Et le De Palma est inépuisable, évidemment, aussi bien en tant que film d’espionnage qu’en tant que film de De Palma, jalon supplémentaire dans sa filmographie de génie. Quant à Brad Bird, entre ses réussites dans l’animation (Le géant de fer & Ratatouille) et ses films de l’entertainment, il se construit une filmographie hollywoodienne passionnante.

Les anarchistes – Elie Wajeman – 2015

30Les paumés romantiques.

   5.0   Il s’agit du deuxième long métrage d’Elie Wajeman après le plutôt bon (autant qu’il était un sous James Gray) Alyah, avec Pio Marmaï, sorti il y a cinq ans. Les anarchistes semble être sorti dans un catimini encore plus catimini que le précédent puisque je n’en ai même pas entendu parler avant de le voir disponible sur Canal. C’est d’autant plus curieux que le film affiche un casting principal quatre étoiles : Tahar Rahim & Adèle Exarchopoulos, entourés de Guillaume Gouix et Cédric Kahn, entre autre. Il s’agit de raconter l’infiltration d’un jeune flic dans le milieu des anarchistes de la fin du XIXe siècle, perturbée par son histoire d’amour avec l’une de ses fidèles membres. Et si le film ne fonctionne pas très bien c’est paradoxalement parce que ses deux acteurs le dévorent en oubliant de créer de vrais personnages. Quelque part le problème c’est eux. J’ai beau adorer leurs prestations dans La vie d’Adèle et Un prophète, et j’ai beau adorer ces deux films par la même occasion, je pense qu’ils resteront à jamais Adèle et le prophète. Qu’ils ne pourront jamais véritablement jouer ou évoquer autre chose. Et Wajeman l’a trop bien compris en leur offrant ce double rôle qui évoque ceux qu’ils arboraient chez Kechiche & Audiard. C’est très bizarre. Mais c’est pas mal, le film est plutôt soigné, bien construit. Mais ça manque de chair, de vibration et d’émotion pour s’en souvenir.

Kirikou et les bêtes sauvages – Michel Ocelot – 2005

16179078_10154366781817106_7263152562295485045_o     4.5   Moins réussi que le premier dans la mesure où il agit davantage comme parenthèse. L’impression qu’il existe uniquement pour agrandir l’histoire. Et j’ai un problème avec l’omniprésence de la voix off de Kirikou qui commente tout ce qu’il fait. Là-dessus on sait que le dessin animé cible uniquement les petits. Et il y a une lourdeur dans le petit programme d’animaux (envoyés par Karaba) et des victoires (en chanson) sur ces animaux : Hyène, buffle, girafe. La dernière partie (les fleurs guérisseuses) est plus intéressante, on s’extraie du dispositif. Ah et sinon j’aime beaucoup l’élaboration des poteries.

Kirikou et la Sorcière – Michel Ocelot – 1998

29     5.0   C’est mignon mais un peu trop mécanique pour prétendre à des enjeux purement poétiques. Et puis plastiquement c’est très beau mais un peu écrasant, un peu trop Douanier Rousseau, un peu trop décalque d’art naïf. Toutefois c’est agréable de voir ça au milieu du reste de l’animation, mais dans un registre plus minimaliste je préfère nettement La tortue rouge, qui s’encombre moins de plaire aux petits comme aux grands.

Star Wars, Episode V, L’Empire contre-attaque (The Empire Strikes Back) – Irvin Kershner – 1980

16143466_10154351206907106_7357545166315471244_o« Plus rapide, plus facile, plus séduisant. »

   7.0   Ayant découvert l’univers Star Wars très tardivement à savoir au moment de la sortie de La revanche des Sith (2005), le facteur nostalgie prend moins effet sur moi. Mon souvenir est moins parcellaire aussi. Il est double, axé sur l’assemblage de trois volets qui composent les deux trilogies. Je fais donc très facilement la différence entre la trilogie et la prélogie, ça pas de problème. Mais moins entre les trois épisodes qui les constituent. Dans l’une, Le retour du jedi, plus foutraque, me parle moins, et puis les peluches c’était pas possible. Dans l’autre, que je n’ai même pas envie de revoir, il y a L’attaque des clones, il fallait se le farcir cet épisode, au moins autant qu’il fallait se farcir la présence de Hayden « Anakin » Christensen, endive catégorie 5.

     Mon faible se situe comme beaucoup, comme les fans (Cela voudrait donc dire que ? Non ?) dans les deux premiers épisodes sortis : La guerre des étoiles & L’empire contre-attaque. Et franchement y a pas photo. Y a tellement pas photo que celui qui n’est pas d’accord est forcément fan de Phil Collins, ou né dans les années 2000. Je n’avais donc pas revu un épisode de Star Wars sous LucasFilm depuis longtemps. A vrai dire, la dernière fois c’était pour regarder les six d’un coup. Le genre de truc qui te calme pour dix ans. C’est à peu près le temps qu’il m’a fallu pour les relancer, dix ans. Le réveil de la force (2015) et Rogue One (2016) ont bien aidé, cela va de soi. Sans eux j’aurais tenu dix ans de plus, sans problème.

     J’ai donc revu La guerre des étoiles aka The New hope il y a trois semaines. Immense plaisir. A part C-3PO, qui me les brise prodigieusement (Mais il est plus insupportable encore dans le suivant) je trouve ce volet brillant, passionnant et jubilatoire. Puis j’ai revu L’empire contre-attaque, j’en crevais d’envie. Il est de bon ton de dire que L’empire contre-attaque est le meilleur épisode, sans sommation. Et c’est vrai, c’est le meilleur. Mais ce n’est pas celui que je préfère. Le temps et mon diffus souvenir m’avaient persuadé que si mais en fait non. Et ça ne l’a jamais été puisque mes maigres souvenirs (de situations, rencontres, vannes, combats…) se condensaient majoritairement dans The New hope. J’aime beaucoup sa limpidité, son entrée en matière sur Tatooine, la rencontre Luke/Obi-Wan, la traversée d’Aldorande réduite en pluie de météorites, la bataille de Yavin et le jeu de séduction/répulsion entre Solo, Leia & Luke.

     L’empire contre-attaque est plus dispersé, plus riche, plus fou, plus sombre aussi, il a tout de mieux, moins l’humilité, la tendresse, la crédulité. On est déjà dans une ère nouvelle. Et puis c’est aussi un poil trop le vecteur d’une imagerie plus écrasante : La rencontre entre Luke & Yoda ; L’affrontement Luke/Vador avec la révélation paternelle, la main tranchée et la grimace de légende ; La congélation de Han Solo ; Leia & Luke qui se roulent une galoche, nomdedieudebordeldemerde mais c’est dégueulasse quand on y songe deux secondes ; Le jeu du chat et de la souris entre l’Alliance et le Faucon Millenium ; La neige de Hoth ; Le marais de Dagobah. Bref c’est assez imbattable. Mais il y a un peu trop de choses pour moi. Reste que j’aime beaucoup l’idée que la majorité de l’action est causée par un hyperpropulseur défectueux empêchant le vaisseau d’attendre la vitesse lumière. Ça devient un beau running-gag. Bref, c’était chouette de les revoir, ces deux épisodes. 

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silencio


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