Les vins bouchonnés.
5.0 Ce fut le cas avec le pourtant très replié sur lui-même Near death experience, dans lequel Michel Houellebecq libérait le film de sa seule présence, je peux retrouver une certaine tendresse pour un film des deux anciens de Groland. S’il n’est pas dénué de qualités, Saint Amour lorgne malheureusement davantage du côté de Mammuth que de Louise Michel. Comme ils n’ont plus rien à raconter ils se reposent sur leurs comédiens – Au moins dans le précédent ils faisaient le pari de filmer une montagne – et une pseudo-ballade narcissico-allégorique. Il y a sensiblement la même problématique que dans certains films de Blier, sauf que dans Calmos ou Les Valseuses (pour citer les deux films qui pourraient, vite fait, ressembler à Saint Amour) il y a un vrai univers, une volonté de surprendre et de voyager, moins de satisfaire le petit œnologue et lecteur Télérama. Car au final, d’un terreau ouvertement anar (Vin + sexe on the road) le film emprunte plutôt les voies du luxe empesé (Son système de rencontres féminines est bien loin de celles envisagées par Jarmusch ou Guiraudie par exemple, nettement plus programmatiques et pas finauds : La dépressive Solène Rigot crache sa désolation dans une chambre où le seul tableau est un portrait du Petit Grégory, la jalouse Ovidie ne demande qu’à baiser, la mélancolique Céline Sallette vogue sur son cheval façon clip de Mylène Farmer) ou du bourgeois de gauche bien dans ses pantoufles. Toutefois, la relation entre Depardieu & Poelvoorde, père et fils, est plutôt bien agencée et choisie, même si le road-movie pour se retrouver dévoile trop bien son minutieux assemblage.
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