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Archives pour 11 mars, 2017

Cérémonie des Oscar 2017

89th Academy Awards - Oscars Awards Show     Je reviens aussi sur la 89e cérémonie des Oscar qui sera entré dans l’Histoire pour nous avoir offert un étrange/savoureux/embarrassant (au choix) twist final.

     Il faut déjà dire une chose importante : Pour que cette soirée se déroule sous les meilleurs auspices à mes yeux, il fallait que le film de Damien Chazelle rafle tout. C’est dit. En gros, j’aimais l’idée de voir l’Oscar de la meilleure actrice échoir à Isabelle Huppert, évidemment, mais mon cœur battait pour Emma Stone. Je voulais tellement voir gagner Premier contact, puis j’ai vu La La Land.

     De cette nuit blanche (Oui, j’emmenais mon fils à l’école à 8h30) je retiens de bien beaux moments, comme la présence de Shirley McLaine (D’autant que j’ai découvert The Appartment très récemment), Leslie Mann et sa yellow dress, la séquence des mean tweets, le magnéto de Kimmel sur We bought à zoo donc sur Matt Damon, à mourir de rire. Et surtout la séquence avec un lot de touristes qui fait irruption dans le Dolby Theatre en pensant visiter un musée de cire. La classe américaine.

     Je note des trucs à ne surtout pas retenir, comme Viola Davis qui choure (Thanks god) l’Oscar promis à Naomie Harris et qui joue sur scène comme sa copine dans Moonlight. Tears inside. Ainsi que la robe de Scarlett Johansson. Pas grand-chose en fait. La cérémonie quasi parfaite, quoi. Jusqu’à l’impensable. J’y viens.

     Concernant La La Land. Dans un premier temps j’ai beaucoup souffert. L’impression que la cérémonie avait pris le parti de bouder cet immense chef d’œuvre absolu – Quand j’aime, il n’y a plus de demi-mesure ; Ceux qui savent, savent. Puis ça s’est un peu arrangé, à 4h15 du matin (Mes yeux commençaient à piquer) avec l’Oscar des meilleurs décors puis avec celui de la meilleure photo quelques instants plus tard. Puis ça s’est emballé vers 5h15 avec la double récompense pour la musique et la meilleure chanson : City of stars, forever. 5h45 : Damien Chazelle oscarisé pour la meilleure réalisation, alléluia. 6h00 : Emma Stone, fuck yeah ! Mais en fait c’est absolument parfait cette affaire. Allez meilleur film et je peux faire une sieste. Voilà. C’est fait. Non ? C’est quoi ce délire ? Bah non, c’est Moonlight. Bad trip. J’aime bien le film de Barry Jenkins mais bon sang, y avait pas photo quoi. On sent vraiment la récompense pour faire bonne figure « anti-Trump » et rebondir sur l’affaire « Oscars so white ».

     Evidemment, le plus dingue dans cette ultime remise d’Oscar, le plus prestigieux dois-je le rappeler, c’est le couac dores et déjà légendaire qui l’a accompagné. Racontons les faits. Warren Beatty et Faye Dunaway se pointent sur scène. Ils sont toujours beaux nos Bonnie & Clyde. Warren ouvre l’enveloppe, lance le traditionnel « The academy award goes to » puis fronce les sourcils, mate l’enveloppe, regarde Faye, remate l’enveloppe, jette une œil furtif en coulisse (Le public commence à se marrer) puis regarde à nouveau l’enveloppe, puis file l’enveloppe à Faye qui s’exclame avec le cœur : « La La Land ». C’est beau. On n’a pas compris le pourquoi de cette interminable hésitation, mais c’est beau. Toute l’équipe du film grimpe sur scène, se lance dans les discours de remerciement (ça dure bien deux minutes, franchement) puis soudain, on s’affaire bizarrement sur scène, des types viennent checker l’enveloppe, une autre fait son apparition et le producteur (de La La Land !) s’empare du micro « There is a mistake, Moonlight won best picture ». Un sentiment de « C’est quoi cette grosse blague » plane dans la salle. Puis il répète « This is not a joke » en montrant la véritable enveloppe qui arbore « Moonlight, best picture » et non La La Land. Stupeur absolue. J’étais défait. Inconsolable. Kimmel, lui-même, ne savait plus où se mettre. Il tente deux/trois blagues pour sauver les meubles, avant de crier un « Warren, what did you do ? ». Bref, on ne va pas trop accabler nos Bonnie & Clyde, bien que ce soit un peu de leur faute puisque statuer sur un truc aussi « important » quand t’as un papier où est mentionné best actress alors que tu vas récompenser le meilleur film, c’est assez impardonnable. Y a vraiment un truc qui m’échappe.  Mais bon, c’est absolument inédit cette inversion d’enveloppe, qui plus est pour un cérémonial aussi précis que les Oscar. Avec le recul, ça rend la chose attachante, humaine. Ça me fait chier pour La La Land et pour Damien Chazelle – Qui n’est pas à plaindre puisque sacré meilleur réalisateur – mais je suis ravi d’avoir vécu ça en direct, ravi de ne pas avoir éteint ma télé trop vite.

     Le lendemain, on ne parlait que de ça, partout. C’était génial. On pouvait entre autre voir un gif sublime montrant Emma Stone qui s’efface, Chazelle anéanti, le producteur s’écriant « This is not a joke » et Beatty rematant à nouveau l’enveloppe au cas-où. Ou cet autre gif magique voyant Justin Timberlake faisant une grimace improbable derrière Emma Stone. Et quelques jours plus tard, les humoristes américains se sont amusés à détourner le cafouillage. J’en ai pleuré tellement je riais. Bref, La La Land grand vainqueur (6 statuettes) coiffé sur la plus importante par le tout petit Moonlight. On verra lequel des deux traversera le mieux les années. J’ai ma petite idée.

Cérémonie des César 2017

XVM0bd52c72-faed-11e6-a915-9c70b2c29c59     Je reviens rapidement sur 42e cérémonie des César, en quelques points :
 
Mon Top 5 discours, déjà :
François Ruffin, meilleur documentaire. Ça ne blaguait pas. Gros coup de gueule qui fait du bien.
Céline Sciamma, meilleure adaptation. César du plus beau discours de la soirée.
Gaspard Ulliel (par Xavier Dolan), meilleur acteur. Très beau message.
Déborah Lukumuena, meilleur espoir féminin. J’avais peur qu’elles nous refassent le coup cannois mais que ce soit elle, Oulaya Amamra ou Houda Benyamina, elles ont chacune été très sobre, très touchantes dans leurs discours.
Niels Schneider, meilleur espoir masculin. J’aime l’élégance de ce mec, la richesse de ses mots. Il en a fait un poil trop, mais ça m’a beaucoup ému.
 
Moment hommage : Superbe Dujardin pour Bebel. Classe, sérieux, précis. Rien à dire.
Moment nostalgique : Le très beau montage sur la carrière de l’acteur. Un peu long, quand même.
Moment déprime (mais beau moment) : Belmondo sur scène. Là ça m’a fait mal, très mal.
 
4 gros frissons de la honte lors de Sketchs Remettants :
Gérard Jugnot. Qui m’a vraiment fait de la peine.
Klapisch & Girardot « Parler d’une seule bouche »
Julie Ferrier et son « application »
La parodie La La Land par Villalonga & Commandeur.
 
La classe :
Paul Verhoeven : « Isabelle, je t’aime »
Isabelle Huppert : « Le rôle prime sur l’interprète »
 
J’ai ri :
Dubosc : « Je repense à ce gamin qui s’est dit un jour : « Ce César, un jour, je le remettrais ». »
Commandeur : « En faisant un film sur des nonnes abusées et engrossées par des soldats russes, Anne Fontaine a mis toutes les chances de son côté pour les Césars »
Lemercier : « J’ai sept de nos plus beaux comédiens pendus à mes lèvres. Du haut. »
 
Niveau récompenses, je n’ai qu’un vrai coup de gueule :
Film étranger : Moi, Daniel Blake c’est bien (mais déjà récompensé ailleurs) mais Aquarius c’était mieux, bordel ! Ça ne se discute même pas.
 
Globalement, Cérémonie pas super inspirée mais résultats pas si décevants. Pas aimé le Dolan mais ça me plait qu’on lui donne le César du meilleur réalisateur (car il a vraiment une identité de cinéaste) et l’acteur pour Ulliel qui est le seul à surnager dans ce bourbier surjoué qu’est Juste la fin du monde. Mais surtout : Elle / Huppert / Ma vie de courgette / James Thierrée. Top.

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