Publié 12 avril 2017
dans Maurice Pialat
A propos de Paris.
5.5 A la manière de Vigo pour Nice, le Paris de Pialat est triste et obscène. Le nouvel urbanisme lui ôte ses atouts, le français s’enferme, les espaces se vident. Il y a quelque chose d’assez désespérant dans l’image qu’en donne l’auteur, de cynique aussi, lui qui restera un cinéaste de personnages avant tout, d’interactions, de violence. De plus subtil, aussi. Sur l’urbanisation je trouve le Métamorphoses du paysage, de Rohmer infiniment plus beau, lumineux (Ce qui ne l’empêche pas d’être critique) et passionnant. Et puis je ne peux pas m’empêcher d’y voir un trop plein mélancolique, regrets des guinguettes et promenades, opposées aux bidonvilles et quartiers résidentiels contigus aux pistes d’aéroport. C’est gênant. Mais le texte est beau, c’est vrai. Et les images sans doute aussi essentielles que le sublime film d’André Sauvage, Etudes sur Paris.
Publié 12 avril 2017
dans Maurice Pialat et Palme d'or
Trop de mortifications, peu d’étincelle.
5.0 Lors de mon grand cycle de découverte Pialat il y a dix ans, Sous le soleil de Satan est le seul de ses films qui m’avait laissé froid. Ça n’a pas changé aujourd’hui, je reconnais les qualités et l’originalité (de la langue de Bernanos mise en scène par Pialat) mais à l’instar de Journal d’un curé de campagne, de Bresson je n’arrive pas à l’aimer, je m’y ennuie. Une autre fois peut-être j’en saisirai toute la sève, cette même sève (et ce courage) que Pialat lui-même a su trouver chez Bernanos pour oser le retranscrire au cinéma. Je ne désespère pas. En l’état, difficile de faire plus austère, littéraire et bavard – Même si plastiquement c’est assez monstrueux. J’adore Pialat, hein, plus que n’importe quel autre auteur, mais là je coince.