Triste sort.
4.5 Prise dans l’ensemble de ses seize épisodes, c’est une saison ratée, qui aura comme je le craignais payé sa puissante entrée en matière, n’ayant pu s’en servir de tremplin vers le chaos et la noirceur terrible qu’elle convoitait et que les bouquins avaient davantage su capter.
Quelques éclats épars – ou épisodes moins bavards, dont on ne sait pas bien par quel miracle ils tiennent – nous auront sorti de notre torpeur à l’image de l’épisode Tara découvrant la communauté de la plage ou celui sur Morgan, et le cruel melon manquant. On peut d’ailleurs noter que la série est quasi systématiquement meilleure sitôt qu’elle s’extraie des lignes et planches des comics. Au jeu des comparaisons, elle accuse vraiment le coup. De plus en plus.
C’est surtout qu’il y a un déséquilibre d’un épisode à l’autre, la série a pris l’habitude de faire des épisodes « centric mais pas trop » et ça ne prend pas vraiment. Celui sur Rick/Michonne (avec la biche, dans la fête foraine) est nul alors qu’il a tout pour être top, rappelant les épisodes « Sur la route » de la saison 4. Le 14 non plus ne fonctionne pas. Pourtant s’intéresser à Sacha/Rosita ramenait la tentative girl power sur le devant de la scène, mais c’est mou, hyper balisé et puis cette fin, sacrificielle, c’est n’importe quoi.
Mais entre ceux deux épisodes médiocres, il y a celui avec Morgan, que j’ai trouvé très beau, brillamment construit déjà et surtout parce qu’il n’existe pas pour combler nos attentes, il essaie autre chose. Après c’est TWD ça a toujours été plus ou moins comme ça, mais j’ai l’impression que cette saison paie les chevaux lâchés sur le premier. Cette ouverture aurait dû faire des petits, s’engouffrer dans une atmosphère plus noire encore, irrespirable, gore. Sauf qu’on a vite retrouvé la petite promenade de santé.
L’ultime épisode de cette saison contenait, sur le papier, tout du sauvetage in-extrémis. Celui qui aurait permis de dire que The Walking Dead nous aura offert cette année un opus en demi-teinte, au moyen d’une sortie idéale en miroir de l’épisode d’ouverture. Raté. Il est noircit par une construction approximative (flashbacks pseudo-prémonitoires nullissimes), des rebondissements grotesques et des invraisemblances rédhibitoires – L’arrivée opportune du Royaume et du tigre est risible à souhait. Honteux. Presque aussi honteux que l’incrustation numérique de la biche bien dégueulasse dans l’épisode forain Rick/Michonne.
Si l’on reste attaché au show c’est uniquement parce qu’on a passé sept saisons en compagnie de la majeure partie de ces personnages. Au passage, depuis quand n’avons-nous pas tremblé pour un nouvel entrant ? Je misais beaucoup sur Jésus mais même pas, il ne sert à rien. La coupe n’est donc pas loin d’être pleine.
La tant attendue nouvelle ère Negan a fait chou blanc. L’apparition des nouveaux groupes aussi. La série a péché par suffisance, capitalisant sur le massacre de deux de ses éléments moteurs et d’un troisième au finish, qu’on attendait si l’on est familier des livres (Même si ce n’est pas le même personnage, tout se déroule exactement de la même manière) qui trouve le moyen, en changeant la donne mais pas trop (L’idée du cercueil et du sacrifice débile) de s’avérer vain sinon pour préparer la guerre totale, qu’on aurait bien aimé voir se lancer durant la saison 7.
Lorsqu’à la toute fin, les sauveurs, canardés de partout, quittent Alexandria, Negan nous gratifie d’un doigt d’honneur ridicule. Je ne savais plus s’il était destiné à Rick ou à nous, spectateurs. Bref, j’étais confiant en fin de saison précédente mais là je ne la sens plus du tout cette affaire. Je crois même avoir préféré la saison 2 de Fear the walking dead, c’est dire.