Publié 20 avril 2017
dans Julien Leclercq
Le coup était presque parfait.
4.0 On est dans le film de braquages classique de chez classique. Et dans le film hommage, tant il semble de plus en plus évident que Leclercq n’a rien mangé d’autre que du Mann ou du Melville – Sami Bouajila ici est un quasi copié-collé de Delon dans Le samouraï. Ceci dit, et à l’instar de Gibraltar, le film n’est pas désagréable. Il est plus ramassé aussi. Il y a d’abord une affaire de braquage de fourgon de passeports vierges, qui se déroule sans encombres jusqu’à une faute ultérieure de l’un de ses membres. Puis le braquage d’un Go-fast pour le compte de caïds qui les menacent de s’attaquer à leurs familles respectives. C’est à la fois très chiadé et ultra éculé. Mais on ne s’ennuie pas, d’autant que le film ne dure qu’1h17, générique compris.
Publié 20 avril 2017
dans Emmanuel Bourdieu
Agités du bocal.
2.5 Qu’Emmanuel Bourdieu (Dont j’avais adoré Les amitiés maléfiques, il y a dix ans) oublie de faire de Céline un génie littéraire (On le voit tout juste griffonné quelques lignes courtes par-ci par-là) mas n’omet pas sa face sombre antisémite, c’est une chose. Il y a forcément un déséquilibre puisqu’on a la sensation deux heures durant qu’il nous parle d’un pauvre type, d’un escroc. Mais tout cela fait partie du projet, que l’on retrouve jusque dans le sous-titre du film : Deux clowns pour une catastrophe. En adaptant l’ouvrage de Milton Hindus, ce jeune universitaire juif qui rencontre l’auteur (qu’il admire d’abord, avant d’en être répugné) peu après la guerre, le film a tout du pamphlet anti-Céline. Le film rencontre d’autres problèmes qui ont moins à voir avec sa dimension éthique, c’est que formellement ce pamphlet est morne, statique, grisâtre : Succession de petites scènes hyper gênantes accompagnés non-stop d’une musique lénifiante. On est dans les codes lourds du téléfilm. Jusque dans l’interprétation : Si Géraldine Pailhas est celle qui s’en tire le mieux en Lucette, le jeune qui joue Hindus est inexistant et Lavant, en Céline, et son jeu outré, vulgaire, caricatural, nous refait un Monsieur Merde sans substance. Pas grand-chose à sauver, en fait.