Agités du bocal.
2.5 Qu’Emmanuel Bourdieu (Dont j’avais adoré Les amitiés maléfiques, il y a dix ans) oublie de faire de Céline un génie littéraire (On le voit tout juste griffonné quelques lignes courtes par-ci par-là) mas n’omet pas sa face sombre antisémite, c’est une chose. Il y a forcément un déséquilibre puisqu’on a la sensation deux heures durant qu’il nous parle d’un pauvre type, d’un escroc. Mais tout cela fait partie du projet, que l’on retrouve jusque dans le sous-titre du film : Deux clowns pour une catastrophe. En adaptant l’ouvrage de Milton Hindus, ce jeune universitaire juif qui rencontre l’auteur (qu’il admire d’abord, avant d’en être répugné) peu après la guerre, le film a tout du pamphlet anti-Céline. Le film rencontre d’autres problèmes qui ont moins à voir avec sa dimension éthique, c’est que formellement ce pamphlet est morne, statique, grisâtre : Succession de petites scènes hyper gênantes accompagnés non-stop d’une musique lénifiante. On est dans les codes lourds du téléfilm. Jusque dans l’interprétation : Si Géraldine Pailhas est celle qui s’en tire le mieux en Lucette, le jeune qui joue Hindus est inexistant et Lavant, en Céline, et son jeu outré, vulgaire, caricatural, nous refait un Monsieur Merde sans substance. Pas grand-chose à sauver, en fait.
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