La dernière piste.
7.5 N’ayant pas de nouvelles de Lisandro Alonso depuis Liverpool, j’étais assez enthousiaste – J’aime tous ses films jusqu’à présent – à l’idée de le retrouver, qui plus est dans sa pampa qui était au cœur de son premier long, minimaliste, La libertad, mais fébrilement tant je craignais de le voir investir d’autres territoires, non pas géographiques mais éthiques, percevant mal comment son cinéma pouvait s’adapter au western en costumes, au choix d’un format carré et à l’atout star – Viggo Mortensen y campant le premier rôle. Mais Jauja est un film vraiment passionnant, fait de trois parties (trop) distinctes qui restent en tête : une première où on a l’impression d’être chez Albert Serra, celui de Honor de Cavaleria. Une seconde où l’on retrouve du pur Alonso, dans un cadre plus spacieux encore. Et une dernière, rupture spatiotemporelle qui te laisse sur le carreau comme dans le final de L’apollonide ou dans un film de Weerasethakul. Les extrémités du film sont de prime abord assez déstabilisantes, d’une part sans doute parce qu’elles sont éloignés du style Alonso, d’autre part car je peine à leur trouver l’obligation d’exister. Mais franchement, c’est fort. Et osé. A l’image de sa maigre mais déjà impressionnante filmographie, d’une cohérence remarquable.
0 commentaire à “Jauja – Lisandro Alonso – 2015”