Le pays des sourds.
4.0 La faute à une bonne CDM (non pas Coupe Du Monde, mais Crève De Merde) je peine à poursuivre mes voyages ces jours-ci. Hier, j’ai tenté une excursion iranienne, accompagné de mon pot de miel et mon paquet de mouchoirs. Raté. J’ai ronflé en cinq minutes – Les prémisses de la Macronite, sans doute. J’aurais au moins eu le temps de constater combien Kiarostami avait pu influencer tout le cinéma local : La première scène se déroule évidemment en bagnole – constante dans le cinéma iranien – et c’est filmé façon faux reportage, en vue subjective – Fausse bonne idée. Je ne suis pas sorti de la voiture, ça démarrait mal.
J’ai persévéré le lendemain, avec plus de résultat. Cette histoire d’universitaire étranger de retour dans son pays natal pour y donner des cours, vingt ans après l’avoir quitté, occasionnant des retrouvailles familiales obscurcies par une sombre affaire financière, pouvait donner quelque chose de très torturé, dans sa quête personnelle au relents kafkaïens doublé d’un vrai portrait documenté sur l’Iran. Mais le cinéaste, dont c’est le premier film de fiction – Il vient du documentaire – ne trouve jamais le bon équilibre et se perd dans un bazar informe plombé par un goût du polar pas bien maîtrisé, un peu à l’image de sa séquence d’ouverture que j’évoquais, mal fichue dans le pseudo suspense qu’elle génère et que l’on retrouvera, de façon trop attendue, au centre du film.
Niveau mise en scène c’est archi balisé, quant au fourmillement narratif (Le film aurait pu effleurer le vertige d’un Nocturne indien ou d’un Monsieur Klein, mais trop sage, il ne s’y aventure jamais) il est trop foutraque pour être intéressant. Reste une affaire de scénario, mais n’est pas Farhadi qui veut – Si je ne suis pas fan de son cinéma, on ne peut pas lui enlever une maîtrise scénaristique – et de cette histoire on ne retient rien, de ces personnages on ne perçoit que l’enveloppe froide. C’est pas mauvais mais c’est beaucoup trop impersonnel et anecdotique.
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