Complot de femmes fade(s).
2.5 Aucun intérêt. Je ne vois rien de neuf là-dedans qu’on n’ait pas déjà vu dans l’original de Don Siegel. Alors en effet c’est une version plus féminine en ce sens que tout est vécu du point de vue des filles du pensionnat. Mais bon, elles sont transparentes ces filles, elles ne s’incarnent jamais, ce sont des concepts récupérés du premier mais sans aucune épaisseur. Et puis je ne suis pas certain que prendre Kirsten Dunst, Nicole Kidman et Elle Fanning n’aide à y déceler de vrais personnages. Ça fait même très cinéma de Sofia Coppola pour les Nuls, quoi, je préférais nettement son « virage » The bling ring, que j’aime énormément avec le temps je me rends compte. J’aime le côté pop du cinéma de Sofia Coppola de toute façon, malheureusement il n’est pas de la partie ici. L’autre problème à mes yeux c’est l’utilisation de la photo. Superbe photo de Philippe Le Sourd en extérieur, mais exploitée tellement maladroitement avec des successions de plans hyper suggestifs où le soleil semble toujours prisonnier des branches des arbres qui semblent enroulées entre elles, pour bien appuyer sur l’effet de cloisonnement. Au bout d’un moment ça me faisait même marrer tant c’était grotesque et systématiquement utilisé en tant que transition entre deux scènes. Autre chose : Chez Siegel, Eastwood apportait un contrepoint passionnant à cette « prise de pouvoir » féminine. Elles étaient machiavéliques, il était manipulateur. S’engageait un vrai combat, d’autant qu’on vivait cette aide providentielle dérivant en séquestration, de son point de vue à lui. C’était bizarre, ambigu et violent. Là, on reprend toutes les situations fortes dans les grandes lignes (Les escaliers, l’amputation, la tortue, les champignons…) mais rien n’émerge, aucune sidération. La fameuse scène du repas n’a plus rien de fameux, elle est complètement expédiée, aucune tension ne s’en dégage. Et Colin Farrell a remplacé Clint. Sauf qu’un Colin Farrell qui n’a rien a joué, on sait ce que ça donne. Oui, en gros, j’ai trouvé ça incroyablement mauvais et je ne suis pas certain que ce soit seulement dû au fait que j’adore l’original de Siegel.