Boring beast.
3.0 S’il semble constamment s’éloigner de ses premières amours et d’une certaine zone de confort en cherchant à exploiter tous les genres, il y a dans le cinéma de Shyamalan quelque chose qui systématiquement fait qu’on reconnaît ses films entre mille. C’est aussi le cas de Split. Pourtant, il en évoque surtout d’autres mais en nettement moins bien : Les flashbacks de Signes, la bête du Village, le huis clos de La jeune fille de l’eau. Ça me désole car je l’attendais vraiment – Après le très beau, très surprenant, très flippant The Visit – mais je suis pas loin de trouver ce dernier cru mauvais. Raté, pour rester poli. Je n’y vois qu’un truc chic et choc un peu lourd un peu chiant qui recycle les motifs qui ont fait la renommée de l’auteur couplé aux attentes formelles que le genre génère. Reste ce récit qu’ailleurs on aurait probablement traité grossièrement et que Shyamalan va dessiner à sa manière, un peu à contre-courant des modes hollywoodiennes. Je suis là aussi resté à quai. Rien compris à ce qu’il tentait de me raconter (Montage affreux) sinon l’impression qu’il l’avait déjà cent fois mieux raconté dans Incassable. Quand à la toute fin, c’est le morceau phare de son chef d’œuvre qui résonne j’ai d’abord été un peu gêné par cette facilité auto citationnelle pour ne pas dire auto parodique, avant que le dernier plan cameo ne légitimise son utilisation. Sorte de petit cadeau pour aficionado qui remplace ses twists d’antan mais qui m’apparaît avec le recul plus lourdingue qu’autre chose. Je sauve tout de même le dernier tiers du film, plus audacieux dans sa mise en scène (les couloirs, sublimes) et plus angoissant aussi. Mais globalement c’est une grosse déception.