Ritournelle érotique.
Si entre ses deux chefs d’œuvre indiscutables que sont Histoire de Melody Nelson et L’homme à la tête de chou, ma préférence change constamment (Tout dépend la musique que j’ai envie d’entendre et le texte dans lequel je veux me plonger), j’admets adorer écouter en boucle ces 7’39 de Variations sur Marilou, geste musical hallucinant et récit d’un songe désespéré bouleversant, auréolé d’une plume de poète, fine et retorse comme jamais entendue jusqu’alors, pas même chez Gainsbourg. Il faudra des dizaines d’écoutes pour en saisir la sève et les ramifications, les échos, l’érotisme et la puissance dramatique. Le sexe y est enveloppé d’effluves tabagiques et relents d’alcool, la débauche y convoque le rêve, l’orgasme solitaire et la jalousie. Le vice de Marilou y résonne avec les bulles de comic strip, le zip de ses Levis et les malices d’Alice de Lewis Caroll. Les volutes de sèche au Menthol nous embarquent vers son sexe corail écartant la corolle. Le regard absent et l’iris absinthe, les gestes qui se teintent d’extase sous-jacente, l’exil physique et cérébral, narcisse, délice, orifice, vice, calices. Plus qu’un morceau de bravoure, c’est une hymne, rock au sein d’un album éclectique, tour à tour pop, reggae, ambient, léger, tragique. Bref, un chef d’œuvre absolu.
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