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Archives pour 4 octobre, 2017

The Pleasure of Being Robbed – Joshua Safdie – 2008

14. The Pleasure of Being Robbed - Joshua Safdie - 2008Sauvage innocence.

   5.0   Une jeune femme ère dans New York, vole plein de trucs, une grappe de raisins, un sac de billets, un sac de chatons, rencontre une amie dont elle a oublié le prénom (Très belle ouverture, qui symbolise à elle seule le processus filmique désordonné et approximatif des Safdie) avant qu’elle ne tombe sur un gars (Josh, encore lui) qui va l’aider à démarrer une Volvo (pas la sienne, évidemment, celle qui va avec les clés qui sont dans le sac volé) et vadrouiller dans Brooklyn au ralenti (Puisqu’elle ne sait pas conduire) avant qu’elle ne se fasse plus tard gauler dans un parc pour enfants alors qu’elle fouillait le sac à main d’une maman, avant d’accompagner, menottes aux poignets, ses geôliers au zoo de Central Park. Dis comme ça c’est absolument n’importe quoi. Et c’est bien n’importe quoi. Sorte de non-sens plein de petits rebondissements, situations relayées par d’autres, disparitions de personnages, répétitions des larcins. Du Safdie pur jus, vrai film de gamin.

     Josh Safdie passe donc au long métrage, mais le résultat n’est qu’à moitié satisfaisant : On retrouve la fraicheur et l’impulsivité de ses courts mais 1h oblige, un déséquilibre flagrant se ressent d’une séquence à l’autre, qu’il soit question de son étirement (Soyons honnêtes, j’aime beaucoup la scène de la Volvo volée, mais je ne vois pas trop l’intérêt de la faire durer si longtemps, sinon du remplissage complaisant) ou de sa revendication marginale (L’impression que Josh Safdie dépose la marque Safdie à chaque plan ou idée : la glissade sur le trottoir gelé, le sable sur le toboggan, le faux ours, le lit poulie…) voire de son éthique douteuse, consistant à être persuadé qu’on va s’attacher à Eleonore malgré sa nonchalance, son inconscience et sa malveillance. Je veux bien passer sur plein de traits de caractère insupportables, qui peuvent rendre le personnage antipathique au premier abord, mais y a des trucs je peux pas : Le vol du sac contenant un chien et quatre chatons, qu’elle va relâcher dans sa cage d’escalier pour le premier, ou jeter en chœurs sur son lit pour les chats, je trouve ça nul, pas drôle et totalement gratuit. A partir de là (C’est le tout début) je ne pouvais plus m’attacher à cette héroïne solitaire. Le film débute à peine et je la déteste déjà, c’est con. Ce sont les hasards des diverses rencontres jarmuschiennes qui sauvent le film pour moi. Et cette façon « mumblecore » de filmer New York et chaque situation, évidemment, mais ce sera nettement plus beau dans le film suivant.

The Back of Her Head – Joshua Safdie – 2007

12. The Back of Her Head - Joshua Safdie - 2007Neck window.

   5.5   On change radicalement d’espace ici puisque l’horizontalité imposée par le road movie de We’re going to the zoo se transforme en verticalité imposée par un immeuble. Quatre étages, quatre fenêtres dans une rue déserte. J’adore le pitch qu’on fait du film donc je vous l’offre aussi : « Un doux rêveur un peu timide vit au-dessus d’un vieil homme d’origine indienne qui vit au-dessus d’un anglais caractériel qui vit au-dessus d’une fille prisonnière de son couple. Du haut de sa fenêtre, le jeune homme peut seulement voir la nuque de cette fille, mais c’est plus que suffisant pour tomber amoureux. » Ça pourrait être un film de Carax ou de Jarmusch ou de Kieslowski mais c’est Josh Safdie aux commandes, autre as de la bricole. Ce film-là est moins beau que le premier, peut-être est-ce dû au fait qu’il est plus prometteur sur le papier, je n’en sais rien, mais il y a là encore un désir de relier des solitudes, de faire éclore quelque chose avec rien, peut-être même une histoire d’amour qui aura démarré sur la vision d’une nuque.

We’re Going to the Zoo – Joshua Safdie – 2006

11. We're Going to the Zoo - Joshua Safdie - 2006L’auto-stoppeur.

   6.0   Les prémisses du cinéma des frères Safdie résumées en ces quinze minutes légères et prometteuses. Le premier plan s’ouvre d’ailleurs dans une forêt, une femme vient pisser entre deux arbres. Il y a déjà volonté de « pisser » sur le cinéma hollywoodien formaté. We’re going to the zoo est un road movie fauché, léger dans lequel une femme et son petit frère ont quelques heures de route pour aller au zoo et prennent en stop un drôle de type (Josh himself) allongé sur le bord de la route. Voyage minuscule en sa compagnie qui se soldera par des quatre cents coups tout aussi fauchés que le film : Jouer à faire le mort, s’empiffrer de chips en conduisant, rouleau de PQ déroulé par la vitre arrière de la bagnole, faux resto basket. Au bout du compte, le zoo est fermé, mais on a trouvé un compagnon de route. C’est peut-être cela (que j’avais déjà trouvé dans Lenny and the kids, le seul Safdie que j’avais vu à ce jour et lors de sa sortie) le propre du cinéma des new-yorkais : la lose magnifique ou bénéfique sitôt qu’on fasse des rencontres. Le film est d’ailleurs dédié « à tous ceux qui aimeraient prendre les gens en stop ».


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