Seuls (sur le sable).
6.0 Intéressant de tomber là-dessus quelques jours après la découverte du Dunkerque, de Christopher Nolan, puisque le Verneuil lui aussi se déroule dans la poche dunkerquoise en pleine opération dynamo en mai/juin 1940. Et lui aussi est tourné directement sur les plages et la reconstitution est saisissante. On arrête pour la comparaison, quand Nolan jonglait avec les lieux et le temps, Verneuil reste sur cette plage et alentour, à hauteur de soldats français. Belmondo voudrait sortir de la poche et embarquer pour l’Angleterre, sans doute motivé par les affiches publicitaires « Passez-voir Zuydcoote le temps d’un week-end » placardées sur les vitrines des commerces évacués. Mais il n’y parviendra pas. Il fera le yoyo entre sa bande de copains, regroupés sur un dune à boire des cafés ou des whisky aux côtés d’une camionnette aménagée en bar, et le village un peu plus loin (Mais nous n’aurons aucune notion de la distance qu’il parcoure, comme s’il s’agissait de deux mondes distincts, comme si les dunes faisaient office de portail de téléportation) où il fera la rencontre d’une jeune française qui refuse de quitter la maison familiale malgré les récurrents bombardements qui la menacent. Verneuil alterne minutieusement ces instants d’attente, faits de petites camaraderies et de glissements doux, et ces rushs bombardiers qui se répètent à l’infini, toujours de la même manière, en jouant sur les hasards, la (mal)chance et constater qu’il n’y a plus vraiment de différence entre périr et s’en tirer. Probablement un peu trop formaté « divertissement » tant ses dialogues sont trop écrits, ses situations généralement téléphonées et son interprétation respire le jeu de stars – Qui font soldat autant que je fais curé. Mais bon film malgré tout.