Sous les petites affaires, le chagrin.
6.0 John’s gone représente parfaitement ce que les frères Safdie sont capables de pondre sur le registre court, en jouant sur l’imprévisibilité des rencontres. Le vendeur de rouleaux de printemps, les jeunes dénicheurs de vieilleries et même cette jeune femme, avec laquelle le film s’ouvre (C’est-à-dire qu’on peut penser qu’il s’agit de la petite amie du personnage principal, campé par Ben, as always) qui était en fait une relation d’un soir, sont autant de situations fragiles mais ouvertes sur une infinité de possibles. La cerise ici c’est évidemment le surgissement d’un background dans une soudaine crise de larmes. Les Safdie n’avaient pas encore travaillés ce type de situation et l’essai est transformé haut la main, tant il surprend autant qu’il se révèle d’une pudeur extraordinaire. C’est un moment déchirant, vraiment, alors que John et « ses amis » sont en train de mater un match de boxe à la télévision. Des surgissements il y en aura d’autres dans ce film : Le voisin malveillant lorsque John traite les cafards de l’immeuble ; Un arnaqueur au couteau ; Le singe. Ça dure vingt minutes et il y a des idées aux quatre des coins des plans, situations, interactions.
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