Le sauvage.
6.0 Fernandel chez Verneuil, ça interpelle, surtout pour ceux qui comme moi ne savent pas qu’ils ont fait une dizaine de films ensemble. Pour moi, Verneuil c’est Mélodies en sous-sol, Le clan des siciliens, Peur sur la ville, bref souvent j’oublie qu’il est aussi aux commandes de La vache et le prisonnier. Je m’attendais à quelque chose d’au mieux bidon et infantilisant, au pire débile et imbuvable.
Alors évidemment, Le grand chef tourne principalement autour des pitreries et grimaces de Fernandel, évidemment qu’il est dans chaque plan et qu’il dévore le semblant de récit mis en place – La scène du bloc de glace en est l’illustration parfaite : Elle ne sert strictement à rien sinon à permettre à Fernandel de jouer le maladroit ahuris, simplet et malchanceux, bref ce qu’il fait de mieux.
Pourtant je m’y suis amusé. J’ai toujours eu de la tendresse pour ces trucs, que ce soit très beau comme Le jouet, de Veber ou tout naze comme Bébé part en vadrouille – Pour ratisser large. L’histoire est donc simplissime : Antoine et Paolo sont laveurs de voiture et aimeraient ouvrir une station service à leur compte mais il leur faut des fonds. Le second embarque donc le premier dans son idée de kidnapper un écolier en proposant une rançon à ses vieux, qui milliardaires, n’hésiteront pas faire l’échange.
Les deux bougres sont plutôt ridicules mais le kidnapping se déroule presque sans heurts. Le problème c’est que le gamin s’avère rapidement insupportable. Vraiment insupportable, d’autant qu’il jubile de ces vacances improvisées. Mais il est finalement plus attachant qu’insupportable, tu vois l’idée. Le film est hyper rythmé, superbement dialogué. C’est donc agréablement récréatif et labellisé « Pour les grands et les petits ».