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Archives pour 23 novembre, 2017

Sabine – Philippe Faucon – 1993

27. Sabine - Philippe Faucon - 1993Irresponsable.

   7.0   Difficile de faire récit plus déprimant. Agnès, 17 ans, se tire de chez son père alcoolique et se retrouve enceinte du premier garçon venu. Ils gardent l’enfant, mais ne parviennent pas à subvenir à ses besoins. J’en profite pour dire que c’est rare de voir à ce point la détresse sur le visage d’une jeune mère, au cinéma j’entends. Catherine Klein est bouleversante. Là-dessus entre en jeu la grande idée du film, le personnage condescendant et maléfique de la belle mère envahissante qui écrase Agnès et enterre le peu de bonne volonté qui lui reste. Le film s’en serait tenu à conter ce quotidien-là que ça suffisait à créer de la violence latente et une inconsolable tristesse – Avec les interrogations de la jeune femme sur son pouvoir d’être mère. Une scène constituera le point d’orgue de cette néfaste évolution : Une altercation entre les deux femmes pour la garde du petit Mathieu, l’une cumule les insultes et l’autre en vient aux mains. Agnès se réfugie chez une amie junkie. Philippe Faucon décide dès lors d’écumer le catalogue de la cruauté. Les ellipses conséquentes permettent de déployer toutes les phases sombres qui engloutissent Agnès, devenu depuis Sabine : Elle vend des sachets de coke sous le manteau dans les souterrains du métro, se pique à l’héro avec sa copine, se prostitue puis chope le sida. Se tirer de cette spirale de la lose est plutôt compromis, pourtant et c’est là que Philippe Faucon reste un cinéaste moins attaché à la souffrance de son ou ses personnages qu’à leur faculté de rebondir, de revivre, le film se termine sur une note en effet très douce, réconciliatrice, optimiste malgré l’issue sordide que laissait présager cette descente aux enfers d’une adulescente délaissée.

Grand Canyon (Timber Timbre, 2014)

23755025_10155256869752106_7964451966368952047_n« In the warm confusion »

     Sincerely, future pollution, le dernier somptueux album de Timber Timbre aura sans nul doute sa place dans mon top de fin d’année. Il m’a fallu un peu de temps pour l’apprécier autant que le précédent mais voilà, j’y suis. Il y a l’élégance de Springsteen et Richard Hawley, la grâce de Tindersticks et Leonard Cohen. Oui, rien que ça. Ce dernier disque me fait en outre retrouver des sensations similaires à celles qui me traversaient durant l’écoute de Dream River, de Bill Callahan. Sorte de plaisir absolu, complet.

     Je me permets donc de revenir sur Hot dreams, le chaleureux et sensuel cru 2014 et tout particulièrement sur Grand Canyon, véritable trésor caché et ce d’autant plus qu’il se situe au centre de l’album. Le montréalais Taylor Kirk et ses comparses nous propulsent dans une odyssée bohême quasi cinématographique, où l’on peut sentir le vertige des Rocheuses et les profondeurs de ses cavités inexplorées, songer à cette immensité, cette chaleur, ce mystère comme on a pu, parfois brillamment, le fouler au cinéma. Grand Canyon dure quatre minutes mais c’est un voyage à elle toute seule, une balade hantée au sein d’un territoire aussi douillet que caverneux où l’on se fraie notre propre chemin, où l’on y projette nos propres rêves.

En écoute ici :

https://www.youtube.com/watch?v=EaiSr1MQYrI


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