Récréation distinguée.
7.0 La bonne forme de l’insaisissable Steven Soderbergh se poursuit avec ce retour au genre qu’il a étiré jusqu’au ridicule avec la saga Ocean’s : Le film de casse. Franchement je n’y croyais pas une seconde à ce film qui semblait davantage faire office de parenthèse récréative post série (The Knick) et post biopic (Liberace) mais force est de reconnaitre que oui, ça fonctionne et même mieux que ça puisque le cinéaste a d’une part eu la bonne idée de gommer le glamour clinquant (et franchement lourdingue dans le peu de souvenir qu’il m’en reste) de Ocean’s 11, 12 et 13 et d’autre part s’est enfin rendu compte qu’il fallait qu’il se sépare de cette photo jaunasse qui inondait la plupart de ses dernières sorties.
Cet Ocean’s eleven chez les ploucs comme la presse s’est empressé de le cataloguer, séduit autant par sa tonalité délibérément feel-good, la fine écriture de chacun des personnages (Même les frères de Joe Bang aka Daniel Craig ont leur univers propre) et le plaisir très premier degré (Le film ne joue jamais la carte du cynisme, ni sur les courses de Nascar, ni sur les concours de danse, ni sur les redneck en général) du polar à la Verneuil et la sympathie palpable pour l’Amérique white trash.
C’est donc un divertissement de qualité, du dimanche soir mais de qualité, super drôle, super rythmé, qui se paie même le luxe d’être émouvant puisqu’il construit un très beau portrait entre un père et sa fille ainsi qu’entre deux frères en nous contant sans le marteler leurs complexes trajectoires et en faisant éclore une touchante et profonde complicité.