Le trop plein de creux.
3.5 Je n’ai pas lu Maupassant depuis l’école, tant mieux, ça évite ici de se lancer dans de vains comparatifs. Après avoir filmé Lindon en vigile de supermarché, Stéphane Brizé entreprend d’adapter le premier roman de Guy de Maupassant, soit la vie de Jeanne, fille d’aristocrates, jonchée d’épreuves, de petits bonheurs et de grands drames. Ça devrait être bouleversant mais à moins de créer de l’abstraction et du poétique – comme Malick avait su si bien le traduire dans The tree of life, par exemple – ce genre de grand récit et sa linéarité bien répétitive, au minimalisme trop corseté, s’avère aussi peu passionnant et touchant que Eternité, de Tran Anh Hung, la lourdeur et la grandiloquence (de la musique, des couleurs, des dialogues) en moins puisque Brizé choisit justement de ne s’intéresser qu’aux creux, les avants et après virages forts. J’ai un peu l’impression que Brizé se complait dans son hiératisme parce que « ce cinéma de la soustraction » marche, quelque soit le film, quelque soit le genre. Moi ça me gonfle. Mais sinon y a Judith Chemla, et je l’aime d’amour.
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