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Archives pour janvier 2018



Ernest et Célestine en hiver – Julien Chheng & Jean-Christophe Roger – 2017

09. Ernest et Célestine en hiver - Julien Chheng & Jean-Christophe Roger - 2017La classe de neige.

   4.5   Un tout autre format, cette fois, pour la suite des aventures de l’ours (plus si) grognon et de la souris malicieuse, puisqu’il s’agit de quatre petites histoires indépendantes (avec une oie sauvage, un bouton d’accordéon, le blizzard, un bal de souris) pêchées dans la collection de court-métrage diffusée depuis cette année sur France 5, inspirées des planches des bouquins de Gabrielle Vincent. Pas grand intérêt dans la mesure où ce qui faisait sortir du lot le long métrage c’était justement le fait que ces aventures soient exploitées sur un format long. Ceci dit, le film racontait la rencontre entre Ernest et Célestine, après avoir montré le décalage avec leur monde respectif, la matière était plus conséquente, ceci explique sans doute cela. Pour cette collection hivernale, on reprend à la façon des exploitations télévisuelles et ce d’autant plus que d’un point de vue purement graphique, le dessin est moins spontané, moins inventif, le trait plus léché. Les situations sont plus téléphonées (Mais j’aime bien le running gag de la souris verte) et les personnages forcément moins développés. Ceci étant, le charme opère toujours puisque la relation entre Célestine et Ernest est toujours pleine de vie, de camaraderie, de bienveillance. Dommage qu’elle ne s’articule plus autour de cette difficulté à faire côtoyer deux univers opposés (Ours et Souris, extérieur et souterrain) autrement que par de minuscules saynètes montées sur gags, plus ou moins réussies. Disons que dorénavant, ça ressemble davantage à du Mascha & Michka. Vu en salle avec mon fils, ce qui ajoute forcément à mon indulgence à l’égard de ce quadruple programme, fans que nous sommes tous deux du film sorti en 2012. Mais la voix de Lambert Wilson nous a manqué.

Stranger things – Saison 2 – Netflix – 2017

28. Stranger things - Saison 2 - Netflix - 2017Hell’s gate.

   7.0   L’efficace crescendo de la première saison s’est un peu évaporé cette fois au profit d’une construction plus chaotique, qui génère pas forcément judicieusement ses climax et se perd dans le développement de ses nouveaux – pourtant beaux – personnages : Max, Bob et Kali aka 8. Il me semble que cette saison réussit moins sa « transformation » en équipe(s). Max, la mystérieuse skatteuse rousse, est la superbe idée du show pour remplacer Eleven (aussi parce qu’elle est tout son contraire : Eleven est le miroir de Mike quand Max sera celui de Dustin & Lucas) mais l’écriture de sa situation familiale aurait mérité autre chose, surtout son frangin, personnage ridicule, vulgaire et sans intérêt qui sert autant de faire-valoir à la fuite de Max que de défouloir gratuit. L’autre personnage sacrifié qui ouvre pourtant le show c’est Kali, « la jumelle de détention » d’Eleven, qu’on va faire revenir le temps d’un épisode parenthèse et mal fichu (Caution retour d’Eleven en icone punk, au secours…) mais j’imagine que les créateurs en garde sous le pied à son sujet pour les saisons à venir. Et si Winona Rider est toujours insupportable, mais moins puisqu’elle chouine moins, le personnage incarné par Sean Astin est plutôt intéressant dans la mesure où il n’est pas là uniquement en simple hommage aux Goonies où il y campait « le chef de bande » Mickey. Il a un vrai rôle à jouer ici, celui du père de substitution doublé de guide puisqu’il est le seul à ne jamais douter, le seul (adulte) à vraiment croire. C’est d’ailleurs lui qui déchiffre les dessins de Will et découvre en les assemblant qu’ils forment les plans de la ville de Hawkins qui sont en fait les galeries souterraines de l’Upside down.

     On retrouve alors le sel de la saison de lancement dans sa façon de relier les gosses contre le Mal. Idée forcément piquée aux Goonies qui déjà avaient été inspiré par ET : Petits et grands font équipe même si à priori ils se détestent, se toisent, se méfient les uns des autres – L’un des plus beaux moments de la saison, l’un des plus doux aussi, voit Dustin (le petit geek) et Steve (le grand freak, pour faire court) se rapprocher et se confier l’un et l’autre le long d’une voie ferrée. Thématique qui m’est cher et qui relève probablement d’un fantasme inachevé de l’enfance, tant ces instants, aussi anodins fussent-ils dans leur finalité (Il nous s’agissait pas de combattre des monstres, protéger un extraterrestre ou chercher un trésor mais simplement de faire une partie de football) ont imprimé une trace durable dans mon esprit, parce qu’on y détruisait les traditionnelles frontières de l’âge et parce qu’on est tous amené, à un moment de notre vie, à être « le petit d’un grand » puis « le grand d’un petit ». Si j’aime le deuxième volet de Jaws c’est essentiellement pour cette réunion d’enfants, petits et grands, frères et sœurs, ensemble à l’improviste dans une course de catamarans qui se transforme en cache-cache avec un requin – Dingue de constater combien ce film (qui date de 1978) annonce la décennie à venir dans le fond, quand le film original de Spielberg l’annonçait lui dans la forme. On pourrait trouver des tonnes d’exemples en replongeant dans les années 80, j’en citerais bien une dernière, l’un de mes gros coups de cœur de ces dernières années : La série Freaks & Geeks où il y avait aussi beaucoup de cela, ce beau sentiment de réunion (jusque dans son titre), notamment dans son issue qui brisait les frontières de la plus belle façon qui soit.

     La série continue de se confondre en références mais de façon beaucoup plus équilibrée et parcimonieuse. L’action se situe donc un an après les évènements relatés en saison 1, en octobre 1984. Quand Halloween sonne (épisode 2, je crois) notre petite bande est déguisée en ghosbusters – quoi de plus normal puisque le film d’Ivan Reitman est sorti en salle en Juin 1984. Dustin et Lucas ont davantage à jouer cette fois, l’un dans cet embryon d’histoire d’amour hyper touchante avec la petite nouvelle, l’autre dans son attachement à un petit batracien tout mignon trouvé dans sa poubelle, qui se transformera bientôt en monstrueux « demodog », appellation à laquelle Dustin tient beaucoup et qui occasionne de nombreux running-gag dont on sait dorénavant Stranger things coutumier. A noter que j’ai toujours un vrai problème avec l’écriture de certains dialogues. Et avec certains partis pris franchement inutiles notamment ces ouvertures d’épisodes ou ces cliffhanger qui existent uniquement pour appâter le chaland et maintenir l’attention / la tension. Globalement tout m’a semblé plus calculé dans son ensemble, la série ayant gagné en ambivalence ce qu’elle a perdu en spontanéité, mais j’imagine que c’est le sort de tout show qui explose de la sorte, de façon aussi inattendue et qui doit dores et déjà penser aux suites qu’elle promet et à sa capacité d’évolution. Au passage, la saison 2 n’était pas diffusée que Stranger things était déjà renouvelée pour une troisième saison.

El Dorado – Howard Hawks – 1967

08. El Dorado - Howard Hawks - 1967Ni vieux, ni traîtres.

   7.0   Très peu de souvenir de Rio Bravo mais ça m’a beaucoup fait penser à Rio Bravo. Toute la dernière partie (la prison assiégée) ressemble à son décalque en moins percutant parce que plus potache et passe-partout niveau mise en scène. On retrouve donc John Wayne en héros vieillissant (Une balle coincée dans sa colonne vertébrale le condamne à quelques brefs instants de paralysie) épaulé de Robert Mitchum, en sheriff alcoolique (qui parvient à avoir la classe en puant la pisse et la gnole à travers l’écran) et du tout jeunot James Caan, qui vise aussi mal (même avec son canon scié) qu’il porte merveilleusement les santiags et le ceinturon. Le film démarre de façon très bizarre (Errance solitaire du vieil homme sans harmonica ? Trip mélancolique sur les cow-boys vieillissants ?) mais on retrouve vite nos marques dans ce western old-school et son affrontement entre gentils et méchants, jubilatoire dans sa dernière demi-heure. Un peu anecdotique (C’est l’un des tous derniers films de Hawks) mais absolument parfait dans son genre, très rythmé, très beau (Et la copie restaurée est à se damner) et très drôle – Ce qui a tendance à me confirmer que Hawks brillait aussi dans ce registre, L’impossible Monsieur Bébé restant son film que je lui préfère. Bref, très envie de revoir Rio Bravo.

Paris etc. – Saison 1 – Canal + – 2017

26. Paris etc. - Saison 1 - Canal + - 2017Un nerf de famille.

   5.0   Le système choral (au cinéma comme en série) a ceci d’inégal qu’un personnage parait souvent sacrifié au profit d’un autre – et souvent pas dans le sens qu’on souhaite – ou plus simplement, qu’un personnage nous parle plus qu’un autre. Parfois, l’interprète suffit à nous orienter. A ce petit jeu, autant dire que Valeria Bruni Tedeshi ne s’engageait pas avec la meilleure main. Je peux pas avec elle, c’est physique, c’est sa voix, c’est son jeu, ces choix de carrière. Et comme par hasard, qui hérite du personnage le plus détestable du show ? Sans te faire un dessin (car franchement j’ai déjà oublié) tout ce qui touche à elle et sa sœur – jouée par la toujours sublime Anaïs Demoustier, comme quoi y a pas de règle non plus, si y a rien à jouer bah y a rien à jouer – m’a prodigieusement gonflé. Heureusement, registre choral aidant, il y a tout plein d’autres personnages. Notamment la jeune de la campagne qui débarque dans une coloc de la ville – Ce qui m’a beaucoup rappelé 4 aventures de Reinette et Mirabelle, de Rohmer – et ne sait ni trop ce qu’elle défend (bienveillante ici avant de tenir des discours maladroits voire racistes là) ni son orientation sexuelle. Très beau personnage, campé par la jeune actrice découverte chez Desplechin : Lou Roy-Lecollinet. Le personnage de Naydra Ayadi (découverte dans Polisse) m’intéresse assez peu ou bien il aurait fallu mieux le développer, l’étoffer. En revanche ce qui touche à Zabou Breitman et plus particulièrement à la famille de son personnage, ses trois enfants, son mari sur le point de mourir, c’est vraiment là-dessus que la série aurait dû se pencher en priorité. J’y ai vu pas mal de Transparent (la belle série de Jill Solloway) dans cette histoire insolite de frères et sœurs. Cette section aurait mérité un espace à elle-seule. Pour ce qui est de la forme, j’ai trouvé ça parfois sobre, agréable, passe-partout, mais c’est aussi trop souvent insupportable de tics suffisants, notamment ce parti pris d’ouvrir chaque épisode sur une scène de cul qui généralement ne sert à rien sinon à faire les malins. Sans parler de tout un tas de petites choses qu’on aurait volontiers pu se passer (exagérations variées, pointes d’humour en guise de remplissage, sur-découpage) mais qui définisse bien les style Zabou Breitman (réalisatrice du show) et Maiwenn (créatrice du show) bref ça ressemble parfois à du Cédric Klapisch, même si c’est indéniablement mieux que le « Paris » de ce dernier.

Valérian et la Cité des mille planètes – Luc Besson – 2017

04. Valérian et la Cité des mille planètes - Luc Besson - 2017Le Grand Laid.

   2.0   Franchement, je pensais pas qu’il était possible de pondre un truc aussi moche. Même venant de Besson. C’est peut-être fidèle à la Bd, j’en sais rien et je m’en fiche d’ailleurs, c’est moche, point. Pour te situer, même Arthur et les Minimoys c’était moins laid que ce machin. Alors c’est moins nul que Lucy, certes, mais c’est tout aussi grotesque. Et puis c’est saturé (de couleurs, de plans, de musique) jusqu’à l’indigestion, assourdissant, bourrin, on comprend rien. Tenu une heure, dans un grand élan de patience, après j’ai fait autre chose, vu Rihanna danser, puis refait autre chose. Le cinquième élément, c’était nul, déjà, mais ça avait le mérite d’être un peu mieux fichu, parfois rigolo et il y avait Bruce Willis, et Mila Jovovich. Là rien. Hormis quelques apparitions surprenantes (Rutger Hauer, Alain Chabat, Ethan Hawke, Rihanna) c’est l’ennui total. C’est ambitieux certes, mais l’ambition m’intéresse un peu moins que la finition.

L’embarras du choix – Eric Lavaine – 2017

27. L'embarras du choix - Eric Lavaine - 2017L’emmerdeuse.

   4.0   Moins nul que les films habituels d’Eric Lavaine. Peut-être même son meilleur depuis Incognito, mais ça ne veut pas dire grand-chose, ça reste un peu nul quand même. Mais c’est pas plus mauvais qu’un Bridget Jones, par exemple. Et puis je suis plutôt client de ce genre de concept « personnage incapable de faire des choix » (qui peut lointainement répondre au « personnage dépressif / maladroit / qui n’a pas de chance » dans les films de Veber) ce même si c’est évidemment cousu de fil blanc mais y a des instants qui m’ont fait sourire. Il y a clairement deux parties et suivant l’humeur je pense qu’on peut y trouver son compte dans les deux. La seconde, calibrée rom’com est vraiment balisée c’est tout. Mais on peut y voir Jamie Bamber aka Lee Adama dans Battlestar Gallactica. J’aime bien ces crossovers improbables dans les castings. Même si voir Lamy hésiter entre lui et Arnaud Ducret décrédibilise l’ensemble, c’est vrai. Mais voir Jamie Bamber tomber amoureux d’Alexandra Lamy ne tient pas la route non plus, ceci dit. Il y a aussi Sabrina Ouazani (qui était génialement insupportable dans L’esquive, souviens-toi et qu’on voit absolument partout maintenant et pas dans des trucs fameux) et elle est vachement jolie, voire irrésistible. Elle a ce petit côté Leila Bekhti vulgaire qui me plait beaucoup. L’apparition de Frank Dubosc en prêtre écossais est sympa. Et instant coming out : J’aime beaucoup Jérôme Commandeur (qui devrait parait-il jouer René dans le biopic de Lemercier sur Céline Dion : J’adore déjà) et son chat, dedans. Pas taper.

Urgences – Raymond Depardon – 1988

22. Urgences - Raymond Depardon - 1988Folies diverses.

   7.0   Urgences a ceci de terrible qu’il brosse le portrait affreusement réaliste d’une humanité qui sombre dans une infinité de folies. Huit ans après avoir filmé la folie dans le quotidien d’un asile (San Clemente) Depardon la filme autrement ici, de façon plus directe, instinctive, spontanée, au sein des urgences psychiatriques de l’hôtel Dieu à Paris. Ici un conducteur de bus est en plein burn-out. Un vieil homme a manqué son suicide et se dit atteint d’une maladie morale. Là une ménagère rejette soudain son statut, on pense à une Jeanne Dielman qui aurait comme rendu public son malaise plutôt que de s’évaporer dans sa solitude. Depardon, surtout, ne joue sur aucun ornement. Un moment, une femme raconte avoir été violé dans son enfance ce qui explique probablement ses difficultés avec son propre enfant. Et on entend alors hors champ un enfant pleurer. Depardon raconte dans une interview qu’un enfant a vraiment pleuré à côté tandis que ça n’arrive pourtant quasi jamais dans les urgences psychiatriques. Les images sont brutes, étirées ou brèves. Lorsqu’il s’attarde sur une porte c’est pour mieux la traverser et observer ce qui se passe à l’intérieur de la pièce qu’elle referme. S’il s’attarde sur un patient c’est pour y voir plus que la façade qu’il offre au premier abord et tenter de percer sa folie. C’est âpre mais puissant.

12 jours – Raymond Depardon – 2017

21. 12 jours - Raymond Depardon - 2017Shock office.

   6.0   Après deux tentatives (qu’on appellera avec le temps, j’ose espérer, interludes) franchement ratées, parce que roublardes et/ou égocentriques, Depardon revient aux affaires avec 12 jours, à ses premières amours et ses investigations engagées, épurées. Gageons que Les habitants et Journal de France, ses deux précédents films, lui auront peut-être permis de gagner en aplomb et en assurance, afin de repousser ses traditionnelles frontières de la bonne distance. Ces deux films, qui étaient dépourvu de cette grande interrogation chère au cinéma de Depardon, avaient brisé quelque chose, à mon sens. Voir l’obsession d’un auteur à ce point fourvoyée – Comme s’il n’avait plus de filtre ou pire, n’était devenu qu’un simple voyeur – m’avait rendu aussi triste que devant les derniers films d’Alain Resnais.

     Si les visages n’ont jamais été filmés d’aussi près (dans le cinéma de Depardon) que dans 12 jours, c’est moins pour un souci d’appesantissement forcé ou de complaisance à filmer des « gueules » que pour y débusquer toute la folie de l’humanité. Ces dix personnes, ces dix voix semblent en effet former une parole schizophrène représentative de la société toute entière. Ici une femme qu’on a violé à maintes reprises, là une employée de chez Orange tyrannisée, plus loin ce jeune musulman terrifié par un voisin terroriste. Qu’importe la part de vrai dans ces confessions désespérées, les « faits divers » (Pour reprendre le titre d’un autre film de Raymond Depardon) n’auront jamais semblé si actuels.

     J’ai un reproche, un gros et il est simple : Ce film, Depardon l’avait déjà fait il y a trente ans. C’était Urgences. Ça n’avait rien à voir avec la série américaine du même nom (français) mais en revanche on pouvait déjà y déceler l’embryon de ce que contient 12 jours : Donner vie, ampleur et parole aux égarés du système, noyés dans leur folie, elle-même noyée dans la folie du monde. Ce vieil homme qui voulait délibérément en finir, cette jeune femme persuadée d’être une émissaire de dieu incapable d’assumer ni comprendre sa mission sur Terre, pourraient très bien apparaître dans 12 jours et affronter ce juge qui en un entretien d’à peine quelques minutes se doit de statuer sur le sort du patient : doit-on oui ou non poursuivre son hospitalisation ?

     La grande idée c’est d’avoir filmé uniquement (mais pas tout à fait, j’y reviens) en salle d’audience. Quand les patients rencontrent (avant 12 jours, comme la loi l’exige depuis 2013) le juge des libertés et de la détention. Dommage que Depardon ne s’en tienne pas entièrement à ce dispositif et parsème ses longs entretiens de parenthèses musicales et contemplatives – Les restes de ces inutiles traversées de caravane dans Les habitants. Habillage inutile – qui relève d’un fétichisme nostalgique déplacé « J’ai aimé filmer le brouillard du matin et le faible soleil d’hiver, j’ai aimé revenir dans ma région pour capter les lumières de mon enfance » pour ne pas dire d’une vulgarité gênante (la musique d’Alexandre Desplat, sérieusement ?) – dont il ne se servait pas il y a trente ans.

La machine à explorer le temps (The time machine) – George Pal – 1960

25. La machine à explorer le temps - The time machine - George Pal - 1960Retour vers le lointain futur.

    6.0   J’aime l’idée que la machine en question ressemble à la fois à un phonographe, aux voitures des manèges de fêtes foraines et au traîneau du père noël. Le film rejoue l’histoire du cinéma, quelque part, en replaçant son présent à l’aube du XXe siècle, autant qu’il est un objet festif, un cadeau pour le spectateur croyant encore à la magie. Si on accepte son esthétique kitchissime, aussi bien dans la maison de l’inventeur en 1899 que dans le faux paradis en 802701, son découpage répétitif dans la machine, le film libère aussi une trouée passionnante dès l’instant que son personnage se retrouve dans le futur proche face aux guerres mondiales puis affrontant en 1966 (Le film sort en 1960, il s’agit donc d’un futur très proche, racontant très distinctement la peur générée par la guerre froide) une guerre nucléaire réduisant le monde en roche compacte, laquelle il faudra attendre des millénaires avant qu’elle ne s’érode et retrouver les restes de l’humanité séparées en deux espèces : Ceux qui ont vécu en souterrain, les Morlocks qui entretiennent ceux qui ont choisi la lumière, les Elois. Evidemment, cette issue se trouvait sans doute déjà dans le livre d’HG Wells, que George Pal adapte, mais il le fait avec les honneurs, trouve le juste équilibre. C’est passionnant. Et les traversées temporelles sont plutôt bien fichues pour l’époque, notamment la séquence de l’érosion accélérée. Et puis le « message » est noble puisque le personnage choisit de retourner définitivement dans le futur pas seulement pour retrouver sa bien-aimée mais pour y transmettre les vestiges culturels – Il emporte avec lui trois livres – disparus avec la guerre nucléaire. Car c’est avec les livres qu’on fonde les civilisations.

Paddington 2 – Paul King – 2017

32. Paddington 2 - Paul King - 2017De l’influence de la marmelade sur l’ambiance carcérale.

   6.0   Comme convenu depuis le rattrapage télé du premier volet, nous sommes allés, mon fils et moi, découvrir la suite des aventures du petit ours londonien, en duffle-coat et chapeau rouge, amoureux de marmelade, au cinéma. Un plaisir de chaque instant. De voir mon fiston rire de bon cœur à de nombreuses reprises, d’une part. De constater que le film se place dans la continuité du premier, toujours aussi généreux, rythmé, avec plein de trouvailles visuelles et la classe so british. Hugh Grant y joue d’ailleurs le super méchant (C’était Nicole Kidman dans le premier) et on sent qu’il y prend autant de plaisir que nous. Il y a aussi un rôle de taulard-cuistot récalcitrant, mais finalement plus nounours que récalcitrant, campé avec malice par le trop rare (dans des bons films) Brendan Gleeson. Il y a aussi une séquence désopilante dans un salon de coiffure. Une course-poursuite (façon Tintin) à bord d’un train, très réussie, efficace. Une évasion de prison qui m’a rappelé la minutie (dans la gestuelle et le découpage) de Fantastic Mr Fox – De toute façon j’ai souvent pensé à Wes Anderson. Bref, un super moment.

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silencio


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