Au nom du père.
5.5 Comme dans mes souvenirs, ce troisième volet m’ennuie sitôt embarqué sur Tatooine (Première partie interminable et complaisante à trop vouloir envoyer un max de gueules déformées possibles, même si son issue avec la bataille au-dessus du Sarlacc est plutôt bien fichue et drôle et Leia est super bonne est super bien habillée quand elle étrangle le gros Jabba) ou sur la lune forestière d’Endor avec les Ewoks, bien qu’on puisse là encore compter sur Leia et Solo (et leur jeu du chat et de la souris) pour sauver les meubles. Heureusement que Solo est décongelé ceci dit.
Heureusement aussi que l’arc narratif Luke/Vador prend une telle dimension, suicidaire dans leur absorption provisoire par l’empereur, et cathartique dans le revirement émouvant du père avant sa mort. Ayant découvert Star Wars à l’époque de La revanche des Sith, je crois avoir toujours vu Hayden Christensen accompagnant Yoda et Obi-Wan en hologramme jedi à la fin. Sans discuter des autres choix de révisionnisme numérique opérés par Lucas pour la restauration de la trilogie, prendre le personnage à l’instant où il n’est pas encore gagné par le côté obscur s’avère, à mon sens, plus judicieux que l’apparent choix initial – Un vieux qui ressemble vaguement, en moins cramé, au Vador sans son masque – et cette courte scène, muette qui plus est (enfin ils ne parlent pas), montrant ces trois mentors enfin réconciliés, est très belle.
Pour le reste, j’avais oublié à quel point le retour de Luke sur Dagobah était à ce point inutile et nul. Si ce n’est pour nous dire ce qu’on savait déjà : la confirmation que Vador est le papa de Luke, que Leia est sa sœur. Le méga scoop. La séquence existe uniquement pour faire mourir Yoda et lui dire adieu. Et c’est foiré. On s’en fiche. Ça n’arrive jamais à la cheville de leur rencontre dans L’empire contre-attaque. Reste que ça soulage un peu, entre l’épuisant désert de Tatooine et la lourdingue forêt d’Endor à venir.
Bon, je suis un peu dur car pris dans la continuité des deux épisodes qui le précèdent, c’est pas si mal, ça se regarde, on veut voir jusqu’où ira l’affrontement / les retrouvailles père/fils et voir qui des deux basculera du bon ou du mauvais côté de la force. Séquence forte, rien à dire. Le problème c’est le reste : Les enjeux sont sensiblement les mêmes que dans Le nouvel espoir ou L’empire contre-attaque, ça n’invente strictement rien, ça brode autour d’une storyline imposante, cette fameuse convergence père/fils et d’une storyline divertissante, cette attachante histoire d’amour entre Leia et Solo, mais c’est tout. Beaucoup trop de C-3PO / R2D2 pour les fans, de petites batailles pour les geeks, de peluches pour les gosses, de personnages à tronches pour les vendeurs de figurines. Et un rythme qui globalement en pâtit, à mon avis.